Evènement estival incontournable , le Celebration Days organise, en lien avec le GAM de Creil, des soirées dédiées à des groupes qui y ont pris ou y prendront part. Dotées de cet esprit libre et rétro qui fait le charme du festival, en plus d’une qualité irréprochable, ces formations foulent donc les planches de la fameuse Grange à Musique et cette fois, c’est Jake Calypso and his Red Hot, entre rock 50’s et 60’s, country, blues et boogie, qui tenait le haut du pavé. Pour une prestation relevée et mouvementée, pour laquelle deux autres groupes eux aussi méritoires auront ouvert la voie; Hanami et The Swinging Dice. Le tout dans le cadre du Celebration Days, act VII.
The Swinging Dice
The Swinging Dice
Le duo anglais inaugurant donc les festivités avec son folk contestataire de toute beauté, joué par Bopper Watson et Handsome Manson. De bien beaux essais acoustiques servant une musique « de rue » dans laquelle les deux intervenants mettent leur coeur et leur âme. Et un répertoire dépouillé, chanté à deux, qui ravit l’assistance et démontre qu’en musique comme dans la vie, il est possible de bien faire, et de générer du bien-être, à partir de peu de choses, en se contentant de ce que l’on possède. Hanami est le genre de groupe pouvant jouer partout, en tous lieux, pour un rendu à chaque fois saisissant.
Moment largement appréciable, qui allait trouver son digne relais dans la prestation des Swinging Dice. Les beauvaisiens assurant comme à leur habitude, servis par le son impeccable des lieux, une apparition classieuse, dans une distinction au swing récurrent. Entre jazz, blues, swing évidemment et rock’n’roll à l’ancienne (Celebration Days, l’expression parle d’elle-même…), pour un carnet de scène personnel à l’extrême et d’une élégance absolue, dans le chant comme dans l’instrumentation, étayée par un piano et une contrebasse qui…swingue redoutablement. Chez The Swinging Dice, on ne fait pas dans la redite; en plus d’une belle adresse dans le jeu, on individualise le discours. La guitare subtile et une batterie souple amenant un surplus de patine à un ensemble déjà largement à l’avenant.
C’est alors que Jake Calypso and his Red Hot, actif depuis le début des 80’s -depuis 1999 en ce qui concerne ladite formation- et rodé à la scène, allait dévaster celle-ci avec son rock d’époque, à la fois tranchant et stylé à souhait et ce, dans la communion totale avec son public, vite conquis et ne pouvant rester de marbre devant un tel phénomène. Ayant de plus l’avantage de compléter le répertoire du soir, du point de vue stylistique, et d’en étendre la portée avec le brio qu’on leur connait, Jake Calypso et ses hommes de main, dont le contrebassiste des Swinging Dice et l’ex-King Size Christophe Gillet à la guitare, ont semé une jouissive panique sur les planches de la GAM, ceci dans une musicalité assumée en vieux briscards, talentueux et expérimentés, qu’il sont. Leur rockab’ roots et savamment relifté mettant fin à une soirée qu’il aura de toute évidence marquée de son empreinte. Et dont on s’impatiente déjà d’assister à la prochaine édition. Avec, dans l’intervalle, le Celebration Days du mois d’août et ses trois soirées elles aussi mémorables.
Photos William Dumont.