Duo italien expérimental oeuvrant dans un courant entre electro, ambient, noise et indus, Sixth Minor réussit la prouesse de malaxer ces éléments pour en faire, chose, rare, un album souvent digne d’intérêt.
On ne s’y ennuie pas ou peu, en effet, et la paire Longobardi/Gallo met de l’intensité, du nerf aussi, dans ses compositions (Blackwood après une amorce intéressante tenant en ce Eser rythmé, enrichi par des sons cosmiques). On tombe ensuite sur un cheminement post-rock plus prévisible (Frozen) et on regrettera l’absence de chant (je persiste et maintiens, une voix agrémenterait incontestablement le tout!) même si à l’occasion d’Etif, de brèves incursions chantées samplées -bonne idée!- se font entendre, ce qui n’en rend ce morceau que plus probant encore. On passe d’ambiances tumultueuses à des plages plus calmes sans dénoter et Sixth Minor s’attache visiblement à créer son propre univers, validé par Hexagone et…sa voix éparse, bon coup de boutoir electro-noise voire indus. Difficile à « ranger », le territoire musical du duo pourrait se rapprocher d’Aucan par sa singularité, et inclut ensuite un long format, Greyhues, lui aussi changeant dans ses atours, dans ses humeurs. Ceci avant une « outro » trop linéaire pour susciter un intérêt durable.
Bon effort donc, aux « paysages » sonores divers mais cohérents, que ce Wireframe toutefois perfectible (si elle est en bon chemin, l’investigation des deux napolitains mérite d’être encore poussée) et parfois lassant, à l’image de nombre d’autres réalisations du même esprit, par son côté exclusivement instrumental ou presque.