Né des cendres des poitevins d’Epileptic (dont il inclut deux membres, avec un ex-Spleen Out et un ex-Fanfare Electrique), Between the Riots joue à la différence de ladite formation, au registre noise, un rock tendu mais subtil, aux influences très peu décelables car bien assimilées. Ce premier disque éponyme offre dix titres de belle facture, animés, parfois, par de brefs encarts 80’s (le rageur Smile at the ocean). Rodé à la scène avec entre autres Sleeppers, Undolor, Gâtechien ou Reipas, le quatuor fait preuve de cohérence, dans une diversité appréciée, et part même d’une certaine retenue (Another step) pour ensuite intensifier son discours. Les mélodies ne sont pas en reste et alimentent ce bel essai, que les riffs de Fear (le chant mariant ici Anglais et Français de manière un peu plus poussive) valorisent ensuite, suivis par la retenue attrayante, une fois encore, de Like an urban raccoon. Between the riots joue avec adresse sur ce registre, insuffle de jolis choeurs et se fait plus massif à l’occasion de Scary borough scarborough, sombre et plutôt leste, orné par quelques sons plus finauds. Réussi, l’album exhale même une certaine sensibilité pop (It’s been a long time) et un groove remarquable (la basse de Smile at the ocean). Une pop-rock, justement, sombre et batailleuse, enjolivée par les « backing vocals », se fait valoir sur Leave and return, puis The day livre lui une trame bluesy éclatée, d’abord lourde puis plus marquée dans son tempo.
Enfin, on retrouve le groove de la basse, qui introduit Greasy grass et son rock nerveux/mélodieux. Puis In cold blood met fin aux festivités sur une note blues apaisée de belle teneur, aux soudains excès suivis d’une accélération rythmique. Tout ça est bien fondé, maîtrisé, et enfante donc un opus de qualité, oeuvre d’un groupe sans concessions et plutôt doué dans sa démarche.