Déjà « responsable » d’une prestation étincelante au même endroit, il y a environ un an et demi, Breton revenait ce mardi à la Lune des Pirates, dans le cadre d’un projet IC Music décidément porteur. Avec pour ouvrir la danse un duo lyonnais lui aussi probant, Pethrol, pour une énième découverte, donc, permise par la Lune à l’occasion de ses premières parties.
Breton
Breton
Une prestation en « chaud et froid », toute en contrastes et sons vrillés, inventifs (Chess), entre pop et electro, et au delà de ces atouts, une belle symbiose entre la vocaliste Héloïse Derly et le batteur Cédric Sanjuan. Un set dont on s’éprend, décalé, aux consonances rêveuses ou plus remontées bien élaborées, hors-normes et singulières. Le tout saupoudré de jolies touches acoustiques et génialement groovy (Called cold ou Autumn’s cry où Héloïse se distingue particulièrement et impose une douce folie). Mention spéciale à Pethrol, donc, qui plus est hexagonal, qu’il importe donc de suivre à la trace désormais. Et bien belle introduction pour Breton, qui dès les premiers instants va imposer son groove post-punk/electro personnel à souhait et mâtiné d’éléments hip-hop ou trip-hop. Breton, c’est une sorte de collectif aux idées foisonnantes, au leader charismatique et éminemment sympathique, Roman Rappak, et l’assurance d’un show qui fait autant de bien aux jambes qu’à la tête. Une mixture sans limites et pourtant maîtrisée, qui génère en plus de sa particularité bon nombre de titres forts issus des deux albums du groupe anglais.
Bien entendu, on ne se fait pas prier et nous voilà tous à opiner vigoureusement du chef, à danser de bonheur au son unique d’ne formation heureuse de ce retour entre les murs lunaires. A vrai dire, on vit même, et ce même une fois le recul pris, l’un des concerts les plus marquants de la période en cours. Rythmes divers et sonorités ingénieuses, sens de l’assemblage et variété dans les disciplines (la vidéo est également de la partie) plaident en faveur de Breton, précieux. Et la jeunesse amienoise, ivre…d’allégresse (qu’importe le flacon pourvu qu’on ait…Breton), mêlée, surprise, à d’autres personnes moins juvéniles, hurle et valse son bonheur à qui mieux-mieux. On lève la tête et on aperçoit des membres de l’équipe locale s’éclater également, on bat la mesure et de façon temporaire mais bien réelle, on se sent bien car c’est aussi ça, le pouvoir de Breton et de la musique: nous « désembarrasser ». Superbe concert.
Photos William Dumont.