« Boss » du label Lentonia, Emmanuelle de Hericourt sort également des disques depuis une dizaine d’années, dans un registre electro obscur qui lui permet de bien belles réalisations et, au delà de ça, de planter un décor personnel.
Sur le petit dernier, Lava club, ses chapes sombres et diverses idées sonores, décisives, produisent un effet similaire à celui généré par Kim Ki O, autre formation de chez Lentonia, mais dans un esprit plus résolument electro, doté lui aussi d’une coloration « maison » et zébré par des fulgurances rock de bon aloi (l’inaugural Chlore). Ici aussi, les claviers ont la part belle et élaborent des canevas intéressants, appuyés par la voix « nuageuse » (Pensum) d’EDH. Dans le genre, difficile de faire mieux et lorsque rock « détourné » et electro obsédante sont alliés, comme sur Hoaxy beast, il devient inutile de chercher à résister. Les structures varient (Break) sans perdre en cohérence, on passe du céleste au plus leste sans non plus divaguer et il faut se rendre à l’évidence: Lava club est excellent. On pourrait ainsi en dénombrer toutes les richesses, mais le mieux à faire est encore de l’écouter sans relâche tant il regorge de détails significatifs et s’avère addictif avec le temps. Mentalement dérangeant et on s’en réjouira (Private isolation, entre autres morceaux captivants), il transporte et « conditionne », à l’image aussi du titre éponyme et d’accents plus rudes insufflés dans cette rêverie electroïde animée.
Laquelle prend fin sur deux essais, l’un percussif nommé Shall we go, l’autre associant gimmicks obsessionnels et planerie vocale (Fiji mermaid), qui le renforcent dans sa pertinence tout en en accentuant les penchants à la dépendance.