Premier album pour les Anglais de Young Knives avec Sick octave, après plusieurs ep’s. Et première réussite assez bluffante, faite d’un rock hybride, de caractère et obsédant de par ses motifs et refrains (White sands). Le décor, obscur (Owls of Athens, super ouverture après l’intro, brève et sans intérêt, intitulée 12345) et expérimental, est planté d’entrée de jeu et la mélancolie prend le relais de ce penchant sombre (We could be blood). Des mélopées de choix, telle celle dudit morceau, trouvent place sans forcer et on dévie ici régulièrement dans les textures sans s’égarer (All tied up, autre réussite manifeste).
Des atours cold, kraut, post-punk et un entrelac de sonorités bien senties, de voix d’arrière-plan entêtantes (Something awful) font de Sick octave un opus très attachant, bourru lorsqu’il montre les crocs, ce qu’il fait régulièrement. On suivra les trois « weirdoes » dans leurs écarts avec bonheur, qu’il s’agisse de l’asséné Bella bella, du finaud et saccadé Green island red raw ou de l’alerte Bed warmer, impeccables et surtout dénués de toute norme castratrice. Maureen, tout aussi accompli, fermant la marche en mode presque « pop » mais, évidemment, de façon distordue et constamment dans l’inspiration. Pour une copie brillante, aux airs de premier long jet magistral.