Funken vient de Tours. Funken est pote avec Boogers, génial créateur « solo ». Premier(s) bon(s) point(s). Non content de cela, Funken est partie intégrante d’un album bluffant avec Ira Lee (Fox Heads), joue partout où il le peut et sans vraiment se soucier de l’endroit.
C’est fini? Non, car Funken produit ou fait jouer, tenez-vous bien, Pneu, Piano Chat, les excellents Finkielkrauts, Mesparrow ou encore ce même Boogers, pour faire court.
Dès lors, on ne s’étonnera guère d’en retrouver la plupart sur cet album aussi bricolé qu’inspiré, à l’image d’ailleurs de ce que fait « Chacha » Boogers dont le brio et l’inventivité à partir de trois bouts de ficelle sont ici égalés.
En effet, Michel constitue un étourdissant kaléidoscope musical à base de pop, de hip-hop et de post-punk bazardés à l’electro que le fun, le sérieux dans l’assemblage et un sacré sens du « tube » rendent absolument irrésistible. Dès le court et trépidant Introduction, aux gimmicks jubilatoires, le protégé du label Platinum Records (là encore, sacré gage de fiabilité) sème l’euphorie et enchaîne avec Two more, second morceau fatal d’un disque qui en contient douze, soit la totalité des plages proposées. La pop de Funken est donc déclinée à plusieurs sauces sans jamais « planter », des atours electro la réhaussent, une belle énergie et des grattes crues épicent le rendu et Michel fait son effet même lorsque la cadence baisse d’un cran pour se faire plus saccadée (Michel, justement, et sa jolie voix féminine). Difficile de distinguer un titre plutôt qu’un autre, impensable à vrai dire tant chacun fait honneur à ses géniteurs, tel Fox head, aussi spatial que rageur par ses voix braillardes, ou, dans la foulée, un beau et apaisé Guitar. Que suit Give me five, merveille poppy à laquelle contribue ce trublion de Boogers.
Adroit dans l’ornement, minimal en substance et maximal en qualité, Funken fait feu de tout bois, enchaîne un Radioactive eskimo de haute volée, entre Anglais et Français, à la fois remonté et mélodieux, obsédant par son refrain, et un Yes we cook valorisé par Thesis Sahib (avec lequel Funken a d’ailleurs sorti un disque sous le nom d’Awards, quel prétentieux ce garçon!!!), pour aboutir ensuite à Forest, dans la veine pop-folk de Piano Chat qui y apporte en outre sa touche.
Enfin, un distordu Merry go round empreint d’une douce folie, l’alerte Fucking froggi, entre electro et post-punk, et pour finir Holiday, décoré par des sons infantiles, étayent brillamment la démarche de Funken, qui a pour fondement l’ouverture à l’autre, la collaboration donc, ici hautement porteuse, et le « délire intelligent », qui génèrent en l’occurrence un résultat au delà de tout soupçon.