Joie, comble, même, de la joie! L’Ouvre-Boite de Beauvais offrait ce vendredi l’immanquable occasion de voir Nasser, redoutable trio electro-rock et gang scénique réputé, sur ses planches. Le traditionnel et judicieux groupe local programmé de façon récurrente par l’équipe, en l’occurrence Elecrack et son mélange plaisant entre rock, hip-hop et electro, ayant pour mission, périlleuse, d’ouvrir pour les trois marseillais.
Ce que le combo issu de Creil et paris fit avec panache et énergie, selon un procédé assez individuel pour maintenir l’intérêt, sans surprendre outre-mesure mais en livrant des morceaux cohérents, boostés entre autres par le groove d’un bassiste très en vue. Une prestation qui retient l’attention, par une clique certes étayable car encore « jeune », mais déjà embarquée dans une voie qu’on tendra à suivre.
Nasser
Nasser
Honnête amorce, donc, avant une attente couronnée par l’apparition de Nicolas Viegeolat, Simon Henner et Romain Chicha, qui nous embarquent à grands renfort de « rameutages » à l’adresse du public et de morceaux imparables, entre electro cosmique ou plus tranchante et tubes electro-rock comme s’il en pleuvait, dans une folle sarabande. Bien vite, on succombe au charisme et à l’énergie de Nasser, qui assassine le public isarien avec ses armes favorites: le groove de l’electro, donc, et le mordant rock. Les deux se voyant parfaitement imbriqués et la vigueur du répertoire aidant, la pléthore de morceaux forts aussi, il va sans dire que le gig de Nasser, furieux et nuancé, plus « spatial » quand il le faut, fait mouche et tire magistralement l’assistance beauvaisienne de sa torpeur de départ.
Il est d’ailleurs regrettable que l’Ouvre-Boite ait été si peu rempli tant la prestation du soir fut enthousiasmante, entre Bronson, I’m a man ou The league, pépites du petit dernier « #7« , et celles de « #4« , comme l’instru de folie intitulé Warning, Come on, l’excellentissime et obsédant Marseille and anywhere ou encore The shooter, autre trip céleste à souhait. Comme l’a été ce concert d’un trio au sujet duquel je ne peux que vous recommander, outre l’achat impératif de ses deux opus, d’aller au plus vite le voir en live.
Photos William Dumont.