Récemment révélées -fermez les yeux et passez à la ligne suivante- par une tournée récente des Zéniths en première partie d’Indochine, mais surtout et avant tout par la scène (en ce qui me concerne, joli petit « ‘choc », lors d’un Bruits de Lune amienois, à l’occasion de leur prestation live), The Buns, duo de demoiselles picardes lauréates des ïNOUïS du Printemps de Bourges 2014, sort avec The true story of Molly Jin & June Cooper son premier EP.
Il y est question de rock garage stylé, varié et sur les cinq titres présentés, tous s’avèrent être de belles réussites. C’est Learn how to lie qui démontre dans un premier temps le savoir-faire des deux secrétaires 50’s au besoin palpable d’évacuer, dans une veine rock impétueuse, certes, mais en l’occurrence mélodieuse et retenue au regard de la fougue d’autres compos. Un morceau à la fois rude et chatoyant, excellente amorce avant un One more shot pop-rock/garage tubesque, à l’image d’ailleurs de la quasi-intégralité du disque. Racé mais assez brut pour s’imposer, l’univers de Julie Gomel et Emilie Rambaud instaure même le chant en Français sur Cassidy, et l’exercice tient la route sans heurts, sans dénoter le moins du monde. Au contraire, « isolé » au milieu de chansons dans la langue de Shakespeare, il trouve une réelle pertinence et, en plus de son allant, dévoile des textes adroits.
On attend cependant la fougue garage frontale qui hissera la paire vers les sommets et les riffs d’Over me nous mettent sur la bonne voie. Le dosage juste entre féminisme charmeur et rudesse rock assumée fonctionne à plein, on s’affilie aisément au contenu et, comble du bonheur auditif, c’est un The true story of Molly Jin & June Cooper fonceur qui ferme la marche. Vif et incoercible, il valide l’essai de façon définitive et fait de cette rondelle initiale une carte de visite avenante, dans l’attente de concerts au minimum du même acabit.