Trio rennais devenu depuis peu quatuor, Kids of Maths s’essaye sur ce troisième EP, le plus « en vue » de ceux sortis jusqu’alors, à une cold-wave matinée de new-wave qui au final lui donnent sa propre « wave », d’une efficience mélodique qui fait la différence et démarque le groupe. Ce sans quoi nous aurions « juste » eu à l’inscrire, faute de mieux, au rayon des « nouveaux rennais prometteurs ».
Heureusement, un soin singulier est apporté, donc, aux mélopées, de choix, chic et d’un réel apport. Le fait de démarrer par un titre climatique et nuageux, le très beau Don’t listen to Daniel, n’entache en rien le rendu, qui l’instant d’après s’enhardit (Itches et ses vélléités poppy de toute beauté doublées d’un bel allant). Les sons, doux-amers, supportent un chant gentiment mélancolique, quelques passages ruent un peu plus dans les brancards et on s’éprend sans trop d’efforts de ces tonalités tristounettes.
Plus loin et passé ces deux belles réussites, une succession de sonorités prenants anime I lost my friend in a field, les 80’s ne sont jamais très éloignées et les claviers amènent une précieuse et discrète contribution, loin de l’excès. Les ritournelles du groupe font leur effet, Molto bene laisse une basse groovy mener la danse, relayée par les guitares pour un morceau entraînant, bien breaké par des parties une fois encore allégoriques. Des sons guillerets font écho au joli désabusement du chant et pour finir, on a droit à une dernière minute exaltée, percutante.
Enfin, un Grenzen plus haché, tout aussi remarquable de par sa pureté mélodique, tient en haleine sur plus de six minutes. On pense aussi à The Cure dans le chant, aux Maccabees pour la finesse et l’amalgame est plutôt bien réalisé. Entre subtilité, donc, et allant, entre chaleur et instants plus « glacés », Gettysburg est une vraie réussite, issue d’une ville rennaise décidément prolifique à souhait.