One man band abrité par le label Kythibong, Piano Chat est rodé aux planches (plus de 200 concerts en tous lieux), et plutôt bien entouré (premières parties de Yann Tiersen, collaboration diverses et l’aide, ici, de Funken à l’enregistrement ou encore de Tiersen lui-même, ainsi que de membres de Pneu ou Mesparrow).
En résulte un opus aux huit titres qui suscitent l’enchantement, influencés par la nature, la part de noirceur que nous portons tous, des animaux blessés qui se trémoussent, mais irrémédiablement optimistes et, au delà de cela, parfaits en tous points. La folk/lo-fi de Piano Chat mêle sérénité et tourment, donc, doublés en début d’album par un univers presqu’infantile (Ouverture) qui dérive ensuite vers un cheminement plus strictement folk joliment dénudé (Forest), animé par un rythme leste. C’est beau « mais pas que », Lands porte en lui ce mal magnifiquement exorcisé par le son et des choeurs de toute beauté enjolivent son propos sur ce même morceau. On s’enhardit plus encore sur le titre suivant, Blond, l’ingéniosité est de rigueur dans l’ornement et un feeling pop déterminant vient s’accoupler avec des sons enjôleurs et un chant sensible. Magnifiques, les chansons permettent comme le dit la bio de Piano Chat de « déprimer avec le sourire » et Time of love impose sa cadence assénée associée, comme de coutume, avec un édifice pop-folk fringuant.
Déjà envoûtant, le disque poursuit l’enchantement sur Fragile lands, pop-rock mid-tempo gentiment griffue, puis plus mordante sur Leaving the city, urgent et d’obédience rock’n’roll. D’une durée plus conséquente, l’essai étend la palette de Piano Chat et dote l’album de la rudesse nécessaire, ce qui le rend plus attachant encore.
Sur la fin, on repart en terres folk chatoyantes sur Julia, superbe, puis la pureté et le dépouillement de Nous irons nous promener génère l’apaisement définitif ou presque, à l’exception de sa fin noisy et à l’image d’un ouvrage court mais abouti.