The Tablets, ce sont les chansons merveilleuses de Liz Godoy, basée à Brooklyn et née au Mexique, qui pratique une « lo-fi synthesized dream-pop for lovers » enchanteresse, marquée notamment par les 60’s « mais pas que ».
En résultent onze titres qui peuvent mêler élans noisy façon frères Reid et harmonies soignées (Tablets, excellente ouverture) et un début d’album tout bonnement étincelant, qui pourrait même en remontrer aux Dum Dum Girls, déjà moins convaincantes, dans le domaine de la pop 60’s acidulée (I love you in your tragic beauty). Un Farfisa bien investi agrémente les morceaux, qui jamais n’en rajoutent et conservent leur splendeur dans les écarts sonores (Sugar coated). L’aide de Brenden Beu à la production et à l’instrumentation est de toute évidence décisive et judicieuse et nul besoin de tourner autour du pot; l’album est un délice.
Qu’il se fasse bourru ou délié (Pray a fight), qu’il allie les deux -la plupart du temps et avec brio-, il captive et crache une pluie de titres forts (Who killed the electric blanket?, Vladimir, posé, et ses choeurs enjôleurs puis Strangers’s light et son ornement…lo-fi de toute beauté suivi d’une accélération, enchaînement de haut vol). Même les titres lents (Armistice) suintent le savoir-faire, et Flowers conclut par ses sonorités crades et son rythme agité une collection de morceaux parfaits. Le tout entre charme rétro et influences diverses souillées avec élégance par un panel de sons sales, pour un rendu exempt de défauts.