Habituée elle aussi à l’ouverture, la « GAM » de Creil organisait ce samedi sa première en lien avec le Festival Les Femmes s’en Mêlent, existant depuis déjà 17 ans. Evènementielle donc, la date réunissait trois groupes: le duo turc Kim Ki O et sa new-wave révoltée dans le texte, la Suédoise Nicole Sabouné et son univers entre cold-wave, rock et new-wave et pour finir, les Mexicains de Lorelle Meets the Obsolete, au rock psyché dignes de Black Angels féminisés dans le chant.
Devant un public pour une fois clairsemé, Ekin Sanaç et Berna Göl, Kim Ki O donc, allaient jouer en actrices actives de la révolution turque une bien belle new-wave, réveuse et sucrée, parfois plus alerte et tachetée d’écarts cold issus de la basse de Berna (Insan insan, excellent). Le tout faisant gicler des effluves de nostalgie et réjouissant les spectateurs, en plus de leur offrir une découverte de choix. Les morceaux de Grounds, sorti chez Lentonia Records, gage de qualité et de « décalage » musical, faisant de cette entrée en matière un moment réellement marquant.
Kim Ki O
Kim Ki O
Déjà enthousiasmante, la spéciale LFSM allait encore gagner en intensité avec Nicole Sabouné, nordique à l’énergie ravageuse, épaulée par des musiciens eux aussi performants. A mi-chemin d’un rock stylé et impétueux (Win this life, entre autres morceaux qui laissent leur empreinte), d’embardées new-wave et de traces cold (Unseen footage from a forthcoming funeral), le tout de façon souvent vigoureuse et « up-tempo », la ressortissante de Stockholm et son mouvement quasi-perpétuel assure un relais lui aussi qualitatif, avec pour effet de mettre la GAM en mouvement et en ébullition. Ceci sous le joug d’une vigueur communicative.
Sacrée trouvaille, encore une fois, que cette brunette remontée et ses acolytes, qui laissent donc place pour la conclusion à Lorelle meets the obsolete, de Guadalajara, pour un set sonique, psyché aussi, capable de passer de morceaux lents et insidieux (Music for dozens) à des essais plus marqués dans le rythme. Avec, comme atout déterminant, la réitération très kraut de plans prenants. Et des scories shoegaze évidemment appréciables, le contrepoint entre chant féminin et registre plutôt « crissant » ajoutant à l’effet produit. Une conclusion sans concessions et une première à retenir et renouveler pour la GAM, décidément recommandable et qui nous réserve, dans un futur déjà très proche, de nouvelles superbes affiches tous styles confondus…
Photos William Dumont.