1) On sent sur No guns more drums, en dépit de ses chemins de traverse fréquents, un certain feeling « pop »; cela correspond-t-il à une envie de votre part de « ratisser large »?
Oui, cet album est définitivement plus POP, et j’ai une
attirance pour ce genre depuis mon jeune âge. Les compositions ont été
conçues sur une période de 2 ans. Je pense qu’il y avait une envie
inconsciente de proposer quelque chose de plus down-tempo et moins
sauvage que sur le premier album, c’est sur…
2) Cyril, Dr Kong, d’où vous vient cette incroyable symbiose et cette créativité? Y’a-t-il un procédé singulier qui vous permet d’y parvenir, ou fonctionnez-vous avant tout « à l’humain »?
On fonctionne surtout a l’humain. Nous sommes des maitres du
désordre et nous nous situons dans cette dualité continuelle entre l’ordre
et le désordre. Il est certain que la créativité est notre moteur principal.
3) Comment s’est fait le choix des invités sur l’album?
C’était presque instinctif pour les 3 invités qui chantent avec moi
sur l’album. Lateef (du collectif QUANNUM, ami de Vincent Segal et
collaborateur de Bumcello depuis 12 ans) était a Paris , il m’a
appelé et voulait qu’on se voie. J’en ai profité pour lui envoyer un
morceau et lui demander si ça l’intéresserait. Il l’a écouté,
a écrit le texte de YOU CAN GET IT le soir même et l’a déposé chez moi le
lendemain.
Zack Montana est un ado de 16 ans , de Los Angeles , ami de mon fils.
J’ai grandi a L.A, où Zack et sa famille était voisins de mes parents.
Chaque fois que j’y retourne avec mes gosses, on se voit avec Zack
qui a déjà une jeune carrière de chanteur. Je lui ai naturellement
demandé de poser sur le titre PEEPING TOM.
Louisa O est une copine journaliste. Un jour elle prend la guitare et
chante une de ses chansons….
J’ai trippé sur son grain de voix, je cherchais une voix féminine sur un morceau et lui ai donc demandé de faire le refrain sur TRIP WITH ME.
4) Est-il aisé de conserver une certaine cohérence d’ensemble, au vu du panel stylistique large que vous parcourez?
Ma curiosité musicale est un avantage et un défaut. Peut-être qu’on ne
me reconnait pas assez stylistiquement, mais je me pose pas trop la
question….
Je suis trop curieux de nature musicalement parlant…
5)Accordez-vous de l’importance aux réactions issues de la presse (journaux, webzines), que vous relayez régulièrement, par exemple, sur votre page Facebook?
Un peu bien sur, mais pas trop. J’aime bien la critique positive et
négative; ce que je n’aime pas, c’est les réactions tièdes et molles
6) D’où vient ce nom de groupe, CongopunQ?
J’ai été punk dans les années 80, j’ai vécu cette 3eme ou 4eme vague
de punk-rock a Los Angeles en assistant à beaucoup de concerts (mythiques
dans ma tête). J’ai donc gardé un peu cette démarche DIY, sans jamais créer
un groupe purement punk-rock, mais l’esprit est resté.
Konono #1 est un groupe congolais qui m’a beaucoup influencé avec son
likembé distordu ( piano a pouce africain). Pour moi, ce sont des punks
africains. J’ai voulu marier la culture punk européenne/américaine avec
la transe congolaise, d’où ce nom.
7) Avez-vous d’ores et déjà une idée de ce à quoi vous allez vous atteler s’agissant du prochain opus et/ou de vos activités à venir?
On est en pleine résidence a la Coopérative de Mai, à Clermont-Ferrand et
tout ce qui m’importe, c’est de faire un show qui TUE, rempli de
poésie, de transe et de sueur. Vu comment se passe la résidence, je peux
vous promettre que ça va être un set inoubliable !!
Tout ce que je sais, c’est qu’on va essayer de jouer dans un maximum de salles et
festivals dans les prochains mois a venir. On sera d’ailleurs de passage à paris au Nouveau Casino le 23 avril 2014
8) Vous soignez de toute évidence votre visuel, l’aspect « image » et « artwork ». J’imagine que quelqu’un gère plus particulièrement cette partie de votre travail?
Olivier Roubert a fait la pochette du premier album, il a également conçu
plusieurs pochettes de Bumcello dans le passé. Il a un regard
incroyable, toujours des idées intéressantes et originales.
J’avais rencontré Yann Orhan sur l’avant-dernière tournée de -M-. Il a
réalisé la pochette de Mister Mystère et j’ai tout de suite trippé sur ses
photos. Je lui ai fait savoir que je souhaitais bosser avec lui sur le
prochain disque. Il a kiffé mon univers, on a échangé des idées et la séance photo s’est faite en octobre dernier dans un grand espace photo avec deux copines, mon
fils Yon et son meilleur ami Pense.
Le soir après la séance, Yann et moi avons décidé que la photo de Pense,
assis derrière ma batterie, serait LA photo de la pochette! C’était une évidence…
Crédit photo Yann Orhan