Belle affiche pop-folk que la venue de Cats on Trees, duo toulousain récemment et logiquement « doublé » par La Femme aux Victoires de la Musique qui sont d’ailleurs tout sauf une victoire. Beau programme, avec Shining Box, duo local de retour d’une « incursion » aux Etats-Unis, pour ouvrir le bal devant un Ouvre-Boite plein à ras-bord.
Première partie tenant, donc, en un rock « rétro futuriste » probant sur disque et qui, malheureusement, peinera à réellement décoller sur les planches isariennes. En s’en tenant à des élans souvent bridés, la paire Jon (basse/voix/looper)-Julien (batterie/pad), certes personnalisée et assez « cosmique » pour intéresser, laissera à l’issue de sa prestation un goût d’inachevé. Ce qui ne l’empêche pas de présenter des morceaux, tout de même, de qualité, entre electro et rock parfois bourru, spatial ou mélodieux, et assez recherchés. A revoir, bien évidemment, car on sent des musiciens doués, nourris par une approche singulière et un univers reconnaissable quand bien même on jurerait y deviner l’influence de The Blue, projet electro-rock amienois lui aussi « costumé » et basé sur une forme de science-fiction.
Décoller, c’est que feront, partiellement, les Cats on Trees, qui surfent sur la vague d’un buzz conséquent et se trouvent donc pour le coup devant une salle de toute façon conquise, constituée de personnes qu’on ne verra plus en ces lieux de sitôt, animées, uniquement, par la médiatisation inhérente au groupe.
Ne sous-estimons cependant pas ce dernier, auteur, tout de même, d’une jolie prestation, aux coups d’éclat étincelants (Wichita, Tikiboy et le piano virevoltant de Nina Goern, qui en plus de sourires sincères et enjôleurs et d’une belle authenticité dans le rendu, parvient à créer des trames dignes d’intérêt, secondée à la perfection par son compère batteur Yohan Hennequin, très souvent créatif dans les cadences tenues). Superbe voix aidant, morceaux « tubesques » aussi (Siren’s call, excellent, Burn tout autant) et malgré des moments plus creux, plus ennuyeux, dus à des titres plus retenus, plus emphatiques, on se prend au jeu quand bien même on aimerait voir le duo s’emballer plus souvent . C’est visiblement le cas pour l’assistance de l’Ouvre-Boite, qui ne s’embarrasse nullement de distinguer l’énergique de l’émotionnel et prend tout en bloc, ravie et chantante. Une belle et judicieuse reprise de Dominique A (Le courage des oiseaux) viendra parfaire le tout, qui ne pêchera donc que par sa retenue -à mon sens- trop fréquente, mais se montrera, à l’arrivée, plutôt convaincant.
Et enchantera, quitte à se répéter, la foule du soir en lui adressant de façon récurrente sourires et bonne humeur bienvenus et sans tromperie ni faux-semblant aucuns, en plus d’un set de bonne facture.
Photos William Dumont.