Audacieux, distingué à plusieurs reprises ici et là et entre autres pour son album-concept « The tragic tale of a genius« , MLCD aka My Little Cheap Dictaphone fait partie de ces groupes belges, à l’instar de Deus, doués et particulièrement attachants.
A l’heure de remettre le couvert donc, après la composition d’une BO pour le Roméo et Juliette d’Yves Beaunesne, l’intérêt est grand autour de la nouvelle sortie des liégeois, qui s’attachent les services décisifs de Luuk Cox (Shameboy, Girls in Hawai ou Stromae), et d’un nouveau guitariste-claviériste et, parallèlement à cela, valorisent leurs scènes avec l’appui du scénographe Nicolas Olivier, entre autres aides non négligeables. Et comme on pouvait s’y attendre, The smoke behind the sound brille de mille feux, rock ou plus nuageux (Summer in the dark), après un début tout bonnement étincelant où émotion et piquant pop-rock sont imbriqués avec superbe, à partir de ce Fire subtil qui monte lentement et magnifiquement en puissance comme chez Tom Barman et sa bande jusqu’à atteindre une fièvre salvatrice. Cette fièvre, cette tension merveilleusement sonorisée, ce mordant rock et cette intensité émotionnelle président d’ailleurs au cheminement de l’album, qui peut se faire massif et spatial sur un seul et même titre (Change in my heart) pour ensuite instaurer un rock vif décoré par de somptueuses touches de guitares et de claviers (l’excellent et entraînant You are not me). Pour, l’instant suivant, maintenir une cadence vive sur Bitter taste of life lors duquel le clavier brode à son tour des motifs de toute beauté.
Difficile de ne pas succomber à cette première partie d’album parfaite, griffée par des guitares efficientes à souhait et magnifiée bien entendu par le chant de Michael Larivière AKA Redboy. Et les canevas de ses collègues qui, histoire de confirmer leur grande forme, appuient sur le champignon rock l’espace d’un acéré Out of the storm. Outre l’énergie débride du morceau, les mélodies sont splendides et si on revient ensuite à une trame plus strictement pop-folk (Rabbit holes), le côté vivace du contenu demeure, le ressenti et le décor, scintillant, aussi. On en remet une couche, rayon rock alerte et groovy, sur Hard to tame qui, deux titres avant la fin, assène le coup de grâce. Massif et pourtant délié, il vient grossir la liste des réussites incontestables et prolonger un plaisir déjà vif. Et si la suite retombe en impact sonore (Feather smile), l’émoi et la beauté du propos persistent, le plus saccadé Not hype concluant dans une pop sensible, finement conçue, une superbe réalisation.
Qu’on s’empressera et de réécouter, et de propager autour de soi tant elle s’avère probante et qualitative. Chapeau bas MLCD!