Trio issu de Zurich en Suisse, Gletscher a déjà ouvert pour Ventura, autre excellent groupe helvète, et compte en ses rangs une dame au caractère bien trempé, Joileah Concepcion (chant/guitare), épaulée par deux hommes de main efficients: Marc Ysenschmid (basse) et Raphael Peter (batterie).
Sur Devout, l’album, on pratique un rock noise voire métal bien troussé, massif, que la voix de Joileah, tendue mais néanmoins chatoyante, allège joliment (Devout). Guitares lourdes et rythmique carrée forment un ensemble compact, qui oscille entre longs formats (ce même Devout, un presque math-rock December) et plages plus brèves (Vessel) en demeurant performant et, surtout, sans concession aucune. Sur huit titres au total, sept si on excepte une dispensable ouverture nommée Eulenmann, la fille originaire de Brooklyn et ses compagnons répètent les motifs, suscitant de ce fait une forme d’obsession pour leur oeuvre, renforcée ensuite par le retenu Owl man, nouveau format s’étendant au delà des cinq minutes. Puissant, accessible sans être par trop basique, Devout instaure, aussi, des passages apaisés (l’amorce d’Empire, suivie de plages menaçantes mais qui n’implosent pas), puis un nouvel interlude (Le mal dominant, joli titre pour un essai évitable).
Enfin, Notfall allie sons durs et plus doux, envoie des riffs métal et impose ses saccades, ses climats changeants, pour mettre fin de façon quasi uniquement instrumentale ou presque (le chant féminin, une fois de plus en opposition appréciable avec le ton bourru de l’instrumentation, apparaît sur la fin) à un bon album, qui nous révèle une nouvelle formation helvétique estimable.