Trio parisien hébergé par l’excellent Vicious Circle, We Insist! se situe « vite fait » entre Primus et Fugazi, pour son positionnement entre technicité, structures non-conventionnelles et énergie débridée. Avec ce opus éponyme, il honore sa sixième sortie, fort, aussi, de nombreux concerts en Europe notamment aux côtés de 31 Knots, The Ex ou encore Unsane.
Plus cohérent que jamais, il enfonce le clou d’un style aussi furieux que fusionnant, un tantinet moins loufoque que la clique de Les Claypool et tout aussi captivant, voire plus car moins exigeant du point de l’écoute et de l’effort d’assimilation qu’elle impose. Et cet album peut passer de coups de boutoirs massifs et groovy (Folding iron, dans la foulée de l’inaugural While the west is falling) à un essai aux jolies touches acoustiques (First draft) alliées à des penchants plus rudes sans problèmes: tout est ici en place, tout « dévie » dans la pertinence. Des riffs solides étoffent les dix titres livrés (My friend’s lonely mate), la vigueur du groupe se fait parfois plus reptilienne, des breaks bien amenés aèrent son travail et il faut bien le dire, on est là aux sommets d’un style.
Puissant (Black post white ghost) mais nuancé à l’occasion et de façon ajustée (Four nights in August), bardé de sons fous (Grinding down the pole), le registre est parfaitement maîtrisé. Et la fin de l’album, avec ce Another era faussement tranquille mais réellement apaisé, confirme la pertinence de We Insist!, dépositaire d’un genre encore peu usité, qui lui permet d’asseoir plus encore son esprit et son procédé.