Qui ne connait pas les Bellrays et leur explosive chanteuse, Lisa Kekaula? Laquelle, rêvant d’acoquiner avec les guitares chaudes de son acolyte Bob Vennum, a vu son projet prendre forme fin 2012, dans un studio madrilène et avec l’appui, outre donc Vennum, de l’Espagnol Pablo Pérez et du Suédois Henrik Widen, appuyés par une section cuivres, donc, du pays ».
De l’expérience, rondement menée, naquirent Lisa and the Lips et un mix bouillonnant entre soul-funk et rock’n’roll, chantée avec le coffre qu’on lui connait par Lisa et joué avec brio par ses nouveaux compagnons de « jeu ». Et un album de dix titres chauds (Mary Xmas en ouverture, You might say et nombre d’autres chansons), et/ou déliés (Black board), ou encore à mi-chemin des deux (Troubled mind). L’apport des cuivres, changeants en fonction des ambiances voulues, est énorme, la synergie fut de toute évidence immédiate et comme chez The Excitements, madrilènes justement, on se situe là aux sommets d’un genre. Un groove funky de folie anime Stop the DJ, le plus insensible des auditeurs y succomberait et le feeling soul de Come back to me creuse ensuite le sillon d’un genre transcendé.
Si on s’ennuie ensuite un peu sur ce It only takes a little time posé, trop posé bien qu’agréable à l’écoute et « cuivré » de façon chatoyante, The pick up remet de la tension, mesurée, dans le chaudron. Mais c’est bel et bien la fièvre funk de Push, sur lequel les « gospelistes » joints à la troupe font merveille, qui nous remet sur les bons rails. Les guitares funky/bluesy de The player, avec son chant masculin grave qui fait écho à l’impulsion funk de ce titre de fin, ajoutant la dernière touche à un opus de taille, que, histoire de faire la fine bouche, on aurait bien imaginé plus énervé encore.