Chanteuse-guitariste, auteur-compositeur, âgée de 24 ans, Courtney Barnett « from Melbourne » a déjà sorti deux ep’s ici compilés et qui la révèlent joliment, par le truchement d’une folk aux atours multiples et qui peut même se muer, l’espace de quelques titres (Avant gardener, par exemple), en rock noisy et mélodieux absolument addictif.
On pense pour la beauté des mélodies, pour le côté « home made », à Liz Phair et deux très belles compositions, l’une posée et intitulée Out of the woodwork, l’autre plus pop-folk et vivace, nommée Don’t apply compression gently, démontrent d’emblée les vertus de la collègue de label de Jagwar Ma. On reste ensuite dans une veine pop-folk et même pop-rock offensive sur History eraser, fougueux, doté d’une voix insolente, et le sentiment se confirme: on tient là une artiste douée, authentique, dont l’album fait de plus ressurgir le doux souvenir des « 90’s girls ».
Cette griffe pop-rock perdure sur David (ici, on pense de nouveau à l’épatante Liz Phair), puis on retombe dans un format lancinant, envoûtant, le temps d’un Anonymous club lui aussi estimable. Finesse ensuite sur Lance Jr., folk-pop aux guitares finaudes, long format vif sur Are you looking after yourself; tout réussit à Courtney, qui fait feu de tout bois à l’intérieur d’un format folk qu’elle drape avec justesse.
Ainsi, Scotty says et ses riffs secs (tiens, le souvenir de Liz Phair point à nouveau), le gentiment lo-fi Canned tomatoes (whole) et, dans leur sillage, Porcelain, nouveau format long entêtant, permettent à la jeune dame de garder le cap et la mainmise. Plus affirmés que jamais sur ce disque, donc, dont la conclusion tient en un Ode to Odetta dénudé, à l’image de la musique de l’Australienne, sincère et pleine de vérité, sans artifice aucun.