Trio poitevin -premier atout quand on sait le teneur de cette ville en bons groupes-, Argyle est un trio power-pop et livre son premier album, ce Gold rust aux dix titres rythmés ou plus progressifs, influencés tant par Archive que Soundgarden, Mogwaï ou Nirvana.
Si l’impact power-pop est présent et ce dès On the way, premier morceau cadencé et porteur d’une puissance bien jugulée, mélodiquement brillant, on oscille ensuite entre plans prog’ et embardées grungy, pour situer le contenu de façon approximative, et tous les essais du groupe s’avèrent aboutis. Le massif et le rythmé se côtoient sans heurts, Good Bye Jimi confirme la valeur des trames bâties par sa bonne balance entre rage et subtilité, mélancolie (The script) et colère soniquement libérée. On aime aussi Argyle dans ses mid-tempo (Puzzle, Gold rust) et si l’overdose de « progressivité » dans les structures pourrait poindre, la qualité des textures, des enchaînements, permet d’oublier cela. On le suivra autant dans ses cadences saccadées mais marquées, telle celle de Swimming pool et si Muse fait partie des influence avouées des garçons, fort heureusement, ce n’est pas en premier lieu au trio de ce geignard qu’est Matthew Bellamy que l’on pense en premier lieu.
Un excellent Smooth revival, alerte et simultanément rude et mélodieux, valide ensuite la pertinence des travaux d’Argyle, qui justement n’en sont pas faits tant ils se montrent solides, de même que Start the game, grungy façon Cornell et consorts.
Sur la fin, Luxury réinstaure cette touche grunge aux guitares loquaces, seules les envolées prog’ s’avérant parfois un tantinet envahissantes. Défaut que la qualité générale rattrape donc, avec en final ce Perfect day dans le même ton, breaké par des passages climatiques, qui met fin à un bon album, que j’aurais pour ma part « dégraissé » de ses penchants « grandiloquents », si on peut dire, mais qui dans son ensemble constitue un bon ouvrage, étayé et plutôt pertinent.