Groupe parisien d’obédience punk, Abject Object sort avec son Romance son tout premier album, qui fait suite à une démo (datant de 2009) et plusieurs splits qui déjà démontraient de réelles capacités à diversifier le propos au sein d’un champ d’action hardcore-punk dont le défaut est parfois d’être restrictif.
Ici, on trouve la parade et si l’opus démarre pieds au plancher (Discounter culture, rapide et percutant), dès Pillow talk la bride se relâche quelque peu et des mélodies sont insérées avec goût. On joue vite mais bien, et la brièveté des morceaux permet de maintenir l’intérêt, à l’instar d’une durée globale se situant sous la demi-heure.
Bien entendu, l’esprit punk-hardcore demeure et ça et là, de bons coups de boutoirs (Double speak, One more night) envoient la sauce comme il se doit. Là où l’atout du groupe parle, c’est dans l’inclusion d’essais post-punk (Adult) ou d’obédience presque pop, qui font respirer l’ensemble. Ce dernier y gagne donc en variété et peut se faire retenu (Waste of time qui justement n’en est pas un) en restant performant.
C’est aussi le cas sur Aimless, fougueux mais sensible, avant que le hardcore ne revienne au premier plan sur l’incoercible All roads lead to Rome. Une belle unité émane des compos, on en trouve ensuite une qui dépasse les 4 minutes (Cruel, excellente réalisation aux riffs bien sentis qui appuient des mélopées subtiles)
Enfin, Venetian blinds, post-punk, plus saccadé, ferme la marche avec brio, à l’image de cette Romance certes agitée, mais au panache certain.