« Commandé » par Kyle Wilson, Milagres sort avec Violent light son troisième album, si je ne m’abuse, en forme de déclaration d’amour à la Vie. Ceci après un Glowing mouth précédent qui, faisant suite à l’accident d’escalade de Wilson, traitait de façon dominante de la fragilité de l’être humain.
Composé de titres à classer entre pop et rock, impétueux ou plus climatiques, l’opus décrit ici s’impose au fil des écoutes, présente des vêtures synthétiques de goût mariées avec adresse à une instrumentation organique (Jewelled cave). Basé sur le ressenti mais néanmoins -parfois- vif et mordant (The black table), il convainc après une première écoute « défricheuse », et offre des climats subtils (Perennial bulb), entre « spatialité » et élans colériques. Le juste dosage est trouvé, les émotions varient et on se prend au jeu de ces dix morceaux qui peuvent cependant irriter l’espace de quelques temps par trop emphatiques, heureusement épars. Le rock griffu mais presque tiré à quatre épingles du quatuor (The letterbomb) le valorise grandement. Sensible, le leader insuffle à cela le surplus de finesse qui, confronté à la rudesse de certains passages, constitue l’un des atouts déterminants du groupe.
L’étayage est beau (Urban eunuchs), non complexe et même les essais aériens, qui s’appuient eux aussi sur une belle subtilité (IDNYL) passent l’épreuve sans fléchir. Dommage, cependant, que priorité soit donné à ces penchants et que l’excès sonique demeure épisodique…
C’est le cas par exemple sur Sunburn, ante-pénultième morceau de Violet light, et la lassitude poindrait presque au détour dudit essai, et de ce Another light qui ferme la marche de belle façon, certes, dans une retenue intense. Mais sans le nerf rock auparavant audible sur l’album, qui en pâtit donc quelque peu sans pour autant trop y perdre de son impact.