A Guingamp, il n’y a pas que l’En Avant et les Craftmen Club vont eux aussi dans la bonne direction avec ce second album qui fait suite à l’excellent Thirty-six minutes paru en 2010.
Eternal life, ledit opus, brille en effet par son allant, sa mélodieuse et imprenable énergie, et livre onze pépites d’un rock impétueux. The game et son groove sec donne le ton et dans ses traces suivent dix autres morceaux de caractère, « sévères et subtils », dotés de touches légères qui voisinent superbement avec la rudesse du propos. Une « grandiloquence » mesurée (l’amorce de Click on the box) étaye cette belle collection, sensuelle dans le chant parfois (ce même essai ou encore Face to face), la balance entre mélopées de choix et impact débridé est trouvée. Tendu, le rock des Bretons instaure de jolis choeurs (Vampires), se pare d’atours menaçants et fait définitivement mouche. Les voix associées ajoutent à son intérêt (Animals), le contenu est mélodiquement parfait et souffle un côté « machines » bien dosé qui le renforce.
De fait, les titres forts pleuvent, s’enchaînent et percutent avec tact, se font parfois plus lestes (Silent machines), l’espace de quelques instants, avant de repartir plein pot dans ce mélodisme bourru. La recette, ajustée, permettra sans nul doute au groupe de durer, armé d’un flux libérateur, exaltant, et d’un feeling pop qui jalonne efficacement ses travaux. I can’t choose et sa douceur éloquente illustre bien cette sensibilité, puis les guitares font à nouveau parler la poudre avec style sur Happy end.
Captivant, Eternal life, s’il ne rend pas la vie éternelle, la fait en tout cas meilleure, en extrait la noirceur pour la rendre vivable, supportable ou presque, et achève sa route sur un…Eternal life, justement, retenu. Pour au final livrer une merveille de rock sauvage et subtil, fringuant de bout en bout.