Originaire d’Arizone, Destruction Unit frappe fort avec son bien nommé Deep trip, aussi « profond » donc que puissant, à l’énergie aussi punky que Crampsienne que doublent des élans psyché et noisy. Dans le sillage de World on drugs, déjà fonceur, Slow death sounds, épris de folie et caverneux dans le chant, verse dans une démence qui évoque aussi en certains endroits Jon Spencer par son côté « wild ».
On reste ici de haut niveau quand on calme ses ardeurs (Bumpy road) sans se départir de penchants fracassés, assénés, du plus bel effet. Le long format n’entache en rien la qualité et l’instant d’après, God trip, qui trace droit devant lui, confirme les bonnes dispositions de ce Deep trip . Guitares déchaînées, cadences effreinées et vocaux hallucinés sont de la partie et l’ensemble, déchiré, grinçant et tordu mais génialement cohérent, risque fort de se retrouver en bonne et due place dans les classements 2013, fort d’un tourbillon sonique tel que Final flight ou d’un The holy ghost lancinant.
Loin d’ennuyer ou de recopier bêtement des « recettes », Destruction Unit cogne, se fait louvoyant puis accélère sur ce même titre, et finit victorieusement en instaurant dans un premier temps ce Control the light presque punk, puis un Night lomer aux airs de Black Angels au chant moins « aérien » et un tantinet plus bruitistes (on notera d’ailleurs la ressemblance entre la pochette et celle de Passover desdits Anges Noirs). Et au delà de ça, un opus impeccable, sauvage, aux huit titres compacts et indomptables.