Groupe de Tours/Vendôme, The Wedding Soundtrack est de ses propres termes « le résultat de l’obsession d’un petit gars à créer une sorte de Velvet Underground post-grunge en acoustique et en province ».
Il y a de ça en effet, sauf que dans le cadre de ce groupe, ledit « petit gars » est bien entouré et son groupe, aux voix croisées et choeurs enchanteurs, s’en tient la plupart du temps à une indie-folk bien troussée, acoustique comme annoncé -mais pas uniquement- et mélancolique. C’est beau, authentique et To see you again donne le ton d’un album allégorique, magnifié par des cordes et quelques sursauts soniques dont celui qui anime ce titre inaugural. Les arrangements, minimaux, sont d’une grande beauté; on pense à Swell pour ce côté folk boisé, ces penchants sobres mais au contenu addictif. Une certaine « joyeuseté » égaye même le propos des quatre musiciens (Dive into the sun et son rythme discret mais récurrent) et à l’arrivée, il n’y a rien à écarter de ce disque étincelant, dont le titre à lui seul, incitation à « ne pas parler du passé », suscite l’envie d’une écoute.
Understand, plus loin, évoquerait même les French Cowboy par ses gimmicks surf et exhale de superbes scories lo-fi, avant que le tourment lancinant de The pain you left ne s’empare à son tour de l’auditeur. Lequel, conquis, va encore dans la foulée découvrir d’autres perles, entre ce Lost & found au chant féminin/masculin charmeur et So sorry, à la folk simultanément acoustique et jouissivement lo-fi, qui conclut l’opus. Et, entre les deux, un Trust dénudé, un nerveux Ready to be young émaillé d’une instrumentation à la Deus, mi-rude/mi-satinée. Ou ce Let’s not talk about the past douloureux que des cordes, encore une fois, « soulagent », suivi de Cat fight et ses brefs encarts noisy.
Le tout formant un ensemble à fière allure, aussi dégingandé qu’élégant, et un impeccable rendu.