Side-project d’Emmanuel Aldeguer, guitariste-chanteur d’H.O.Z (groupe punk-hardcore datant de 2001), 42 The Band lui permet, aidé dans cette entreprise par Vincent Haro (Kiki’s, Platoon Playground) au chant et Clément Faure-Brac (Kiki’s) au son et à la production, se dernier se chargeant de canaliser Emmanuel sans ses investigations musicales, de laisser libre cours à ses délires, générateurs d’un style certain et d’une belle inspiration.
Le résultat, ce The Curse entre folk élégante et chants braillés parfois proches du death-métal, est tout bonnement étincelant et allie pureté du discours (Burden, entre autres essais folk soignés, ou Dolphin killer) et balafres lo-fi, par exemple, le tout sous le joug d’un jeu de guitare chatoyant et d’un chant sincère, versatile et ajusté. On adhère sans délai, d’autant qu’à la sincérité des trois bonshommes se greffe une vivacité dans le jeu, même folk, qui les distingue. L’attaque est rude et, dans le même mouvement, racée, authentique (The sea screams to the crowd, Lighthouse). Les thèmes inspirateurs, Dunkerque et la mer de façon générale, semblant amener 42 The Curse à un niveau plus qu’estimable. Sa particularité dans le genre créé, également, le mettant à l’honneur ainsi qu’une grosse dizaine de morceaux hybrides, joliment hurlés parfois (Première) au beau milieu d’une instrumentation distordue et de toute beauté. And the title is…évoquerait même des Violent Femmes barrés, noisy, tandis que la splendeur d’un The curse aux choeurs merveilleux complète l’oeuvre avec brio.
Qu’il reste dans un registre posé mais souillé avec soin (Neon bees ou encore Love isn’t it, excellents), ou tout simplement retenu, tout au moins dans un premier temps (l’inaugural Montre à gousset à la fin « free »), 42 The Band se décale et se distingue, hors-conventions, et signe l’un de ces disques précieux, réservés à un public d’ « initiés » qui en profiteront largement.