Secret Colours, de Chicago, se situe d’après sa description entre psyché 60’s et britpop 90’s.
Le constat est exact et sur Peach, le chanteur-guitariste Tommy Evans et ses acolytes font feu de tout bois en pratiquant une pop magnifiquement mélodieuse (Freak) mais qui, à l’occasion s’intensifie, se fait plus « sonique » et « riffante » (l’amorce de l’album avec un excellent Blackbird (the only one)). A chaque titre, l’essai est transformé, des tempos soutenus étoffent le tableau (Euphoric collisions, autre réussites d’un débit d’album parfait) et même sur ses élans bluesy-psyché à l’ancienne (World through my window), Secret Colours reste au top. Ce titre s »inscrit d’ailleurs dans une veine pure balafrée par une instrumentation nerveuse et stylée, tendance bien maîtrisée ici et qu’on retrouve avec joie sur Legends of love qui suit.
On le constate, les groupes qui parviennent à trouver leur équilibre entre modernité et ancrage dans le passé s’avèrent crédibles et c’est le cas de ces quatre bonshommes capables, aussi, d’imposer des sons rudes et un côté aérien (Blackhole) parfaitement combinés. De plus en plus probant au fil des écoutes, convaincant dès les premières, Peach, juteux, révèle un sacré bon groupe, affirmé dans le rythme (Who you gonna run to puis Faust) ou plus retenu et « spatial (Peach) et ce, pour un rendu jusqu’alors impeccable. Des nappes d’orgues biens senties ornent ledit morceau, le décor est toujours juste et de choix, le propos entraînant, porteur d’un sorte d’euphorie pop griffue (My home is in your soul) et les titres moins trépidants tel Me se parent d’atours célestes décisifs.
Enfin, on profite des riffs de Lust, de sa pop-rock vivifiante, avant l’ultime Love like a fool, qui termine sur une note clairement posée. Pour, à l’issue, rappuyer sur play, enthousiasmé qu’on est par ce Peach fringuant et revigorant.