Trio allemand, Nebelung fait dans une « dark-folk » inspirée par les bois et le silence et, notamment, les rêveries que ce cadre occasionne. En s’appuyant sur une gamme d’instruments très large, le groupe créé de sublimes pièces sombres et finement ornées, minimales dans le contenu mais maximales de par l’effet suscité. Les formats sont étendus (quatre morceaux autour des 6 mns, un autour des 9 et un d’environ 14) et pourtant, jamais on ne se lasse de ces ambiances à la mélancolie qui doucement vous gagne et dont la beauté génère l’envie de se laisser aller à son tour au songe. Une voix à peine audible se greffe -trop rarement- à ces trames prenantes, dont le travers serait, peut-être, une trop grande récurrence. La splendeur d’une musique acoustique au clair-obscur remarquable gomme toutefois ce défaut et ces canevas folk assombris font le charme et l’identité de Nebelung, fort, déjà, de plusieurs sorties. Wandlung fait office de point d’orgue, avec sa durée avoisinant le quart d’heure, d’un tout propice à l’abandon, au détachement et en phase directe avec la nature; celle, boisée, qui apaise en même temps qu’elle permet d’évacuer ses ressentis. Innerlichkeit, enfin, concluant dans cette même élégance gentiment tourmentée, qu’on aimerait parfois moins tranquille cependant, ce Palingenesis singulier, digne d’un intérêt soutenu et aux effets certains.