Productifs, les Melvins sortent un nouvel album en y intégrant Mike Dillard, leur batteur originel, renouant ainsi avec leur line-up de 1983.
En résultent douze titres, dont quelques reprises délirantes mais bonnes à entendre de « folk songs » traditionnelles américaines, qui dans l’élan de Doctor Mule, premier morceau lourd mais néanmoins incoercible, forment un opus convaincant. On n’y décèlera aucune nouveauté dans le genre, un rock d’obédience 70’s « maison » et réussi, mais dans le même temps, aucun faux-pas n’entravera la marche des trois bonshommes, au registre compact (City dump) n’ayant plus à réellement faire ses preuves. American cow poursuit dans cette veine leste que les Melvins maîtrisent, des ouvertures mélodiques grungy se greffent à l’ensemble et des plages plus rapides (Dogs and cattle prods) également.
Tres cabrones tient doc la route et quand bien même Osborne et Crover ne surprennent que très peu, il y a dans leur travaux assez de solidité, de mainmise pour qu’on continue à les écouter sans se laisser distraire. On adhère à l’audition de ces plans bourrus, de ces guitares massives supportées par une rythmique elle aussi compacte (Psychodelic haze) qui constituent en quelque sorte, mis bout à bout, la marque de fabrique de la clique.
En outre, une belle énergie vient les extirper de cette lourdeur récurrente (Walter’s lips) et on approuve la démarche, de même qu’une fin d’album galopante (Stick’em up bitch). Et, par extension, ledit album en entier, signé d’un groupe suffisamment crédible pour qu’on lui épargne l’exigence du renouvellement.