Nous fîmes une découverte grecque avec The Callas et son rock urgent et tempétueux, nous en ferons une autre avec Tango with lions, hébergé par le même label et mené par le joli timbre de voix de Katerina Papachristou.
Dans un registre plus feutré mais tout aussi stylé, parfois tendu aussi (l’excellent Slippery roads en ouverture), Tango with lions garde son impact lorsqu’il nuance le contenu (A long walk), imposant une urgence plus sous-jacente, quoique perceptible, que chez The Callas. En atteste News, troisième titre lui aussi sans failles, avant que Rainy fall n’apaise clairement les débats pour ennuyer un peu.
Trop plat, il précède un Kite dont les soubresauts et la fin entre douceur et allant piquant font leur effet, et qui marque la première partie de l’opus de son empreinte. Doté d’un savoir-faire qu’on ne lui ôtera pas, A long walk donne envie de poursuivre la promenade, justement, People stare instaurant ensuite une atmosphère feutrée mais sulfureuse à la Elysian Fields, décorée par des cuivres. Et si on retombe dans une douceur qu’on craindrait stérile avec Obituary, sa suite griffue sauve la mise et on se rend compte que cet équilibre entre délicatesse et instants « qui décollent » crédite le groupe. Sans atteindre des cadences marquées, celui-ci joue sur les climats, les élabore adroitement et Where heroes die s’inscrit exactement dans cette veine bien maîtrisée. Tout comme Over the neon lights, tranquille en apparence mais balafré par des accords de guitare secs. Ceci aboutissant au dixième et dernier titre de l’ensemble, Playground, pur et grinçant.
A l’image d’une rondelle variée mais cohérente, au charme et au cachet certains.