Un excellent disque de chanson française mâtinée de pop-rock tantôt douce, tantôt acidulée, loin de s’avérer barbant, c’est possible?
Oui et le constat est ici d’autant plus surprenant que De Calm, à savoir Mickaël Serrano et Guillaume Carayol, outre le fait de s’attacher les services de la section rythmique de Daho, compte dans ses rangs un ex-footeux: Guillaume lui-même, qui joua au « Téfécé » toulousain sous les ordres d’Elie Baup, ni plus ni moins.
Sur Amour Athlétic Club, le second effort de la paire, le ballon rond est même évoqué à plusieurs reprises, dans des compos soignées, sentimentales mais jamais mièvres, et resplendissantes. Quel que soit le thème privilégié (amour et joutes footballistiques dominent quoiqu’il en soit « de la tête et des épaules », comme on se plait à le dire dans le domaine sportif), le rendu est superbe, d’une sincérité à toute épreuve. Dans la douceur (Les plongeoirs qui ouvre avec son beau décor « cordé ») comme dans une embardée clairement rock rageuse (Léger) ou selon un canevas pop vivace (Un jour de mai), De Calm étonne par sa dextérité, tant verbale que musicale, et trouve un équilibre entre « chatoyance » et piquant stylé (La petite musique). Qu’il écrive sur des histoires ratées, fasse poindre une mélancolie qu’il semble soigner par le chant, ou la plume, ou évoque ses « performances » passées, Carayol étincèle, en symbiose avec son camarade. Les chants « homme-femme » font merveille (Le souvenir de la beauté puis Je voudrais tant, bel exercice pop-folk), les sentiments s’entremêlent et se confondent et les deux bonshommes charment l’oreille jusque dans leurs travaux calmes de bout en bout, dotés d’un climat saisissant (Le film qui ne se fera jamais, posé…mais pas que puisque des cuivres chauds viennent ensuite l’encanailler). Ils se font aussi, et plus encore, apprécier sur leurs tempi soutenus (Crystal Palace, splendide essai auto-dérisoire, amer aussi, au sujet d’une relation…passée?), puis nous refont le coup d’une trame folk intéressante, gentiment animée (En 601, sur le thème cette fois de l’amour oublié, magnifique).
Enfin, ce même teint folk enjolive Regarde bien. Puis Le refrain de nos sueurs, bien bel hommage au foot et à sa magie (si si!) et notamment au presque mythique « stadium » toulousain, conclut dans la beauté un album qui, au fur et à mesure des écoutes, opère par son charme pour finir par captiver l’auditeur, privilégié.