« Paire » rock aux relents electro parcimonieux, My TV is dead (superbe nom de groupe!) se compose d’Amaury Massion et Joël Grignard. Avec Gravity, il sort son second album, après un Freedomatic sorti en 2009 et dont j’avoue ne rien savoir.
Ce disque constitue donc ma découverte de ces Belges…qui se révèlent captivants en jouant un rock aux facettes multiples qui n’entachent en rien la cohérence du rendu. Lequel débute par Prisoners, le chant à la Eddie Vedder en moins torturé d’Amaury se frottant à une instrumentation pop-rock de toute beauté, pour un titre introductif de haute volée et qui plus est entraînant, avec juste ce qu’il faut de ressenti sincère, pour taper dans le mille. On s’en frotte les mains, nos écoutilles frétillent et il en sera de même jusqu’à la fin du disque, tout bonnement lumineux, entre Who you are, qui monte doucement en puissance et fait dans une sensibilité décisive, qu’on sent porteuse et qui jamais ne verse dans une emphase « Bellamyesque » de mauvais aloi, et le Lovers terminal. Le mordant nécessaire est insufflé (Easily controlled), on n’adhère pas moins aux écarts folk obscurs (Absolution) ou aux rythmes sautillants de Hands up, assortis de « tulu-tutu » du meilleur effet et de guitares acérées. Il n’y a ici rien de négligeable, aucun raté à déplorer et même l’encart electro/funk-rock de What is wrong, génial, passe comme une lettre à la poste. Le groupe peut ensuite se faire acoustique et plus « spatial » sur Gravity et sa fin noisy, on le suit à nouveau pour ensuite succomber aux bourru et alerte The party’s in the sky, rock en diable. L’alternance entre rock et instants plus « célestes » (In my head, à la fois griffu et velouté, auquel succède Paradise, plus direct) prévaut et se veut efficiente, valorise l’oeuvre des compères et la rend, pour le coup, indispensable.
When you’re gone, qui évoque Deus dans ses chemins de traverse expérimentaux, puis Lovers, délicat, bien orné, venant ensuite et enfin parfaire un opus qu’on fera mieux que garder en tête, signé d’une formation qui pourrait bien tutoyer les Deus, donc, et autres Balthazar ou Girls in Hawaï sur les sommets d’un édifice rock belge décidément performant.