Collectif noise-pop grec mêlant musique, art et performance, The Callas est produit par Jim Sclavunos (Nick Cave & the Bad Seeds et Grinderman, Ex Sonic Youth ou Cramps, tout de même!), et sort un opus aux dix titres directs, véritables brûlots incendiaires aux relents noise que modèrent de belles mélopées.
L’entrée en matière associe les voix sur fond de rock massif, à la cadence lente mais incoercible (Lustlands), et balance le premier pavé d’un genre ouvertement éloigné de tout chemin déjà pré-tracé. L’équilibre féminin/masculin assure une belle assise, et le rock bas du front d’Anger, imparable premier extrait de l’album, enfonce le clou de ce Am I vertical? qu’on sent déjà optimal. Rage et mélodie y sont mariées sans se heurter, on pense à The Fall pour le côté réitéré des motifs sonores, hyper efficients, ce que confirmera East beat sans coup férir. Rude et stylée, l’instrumentation s’en tient à un côté minimal qui fait sensation et les titres s’enchaînent sans jamais baisser en qualité.
Ainsi, Black leather books renvoie à la classe qu’évoque son intitulé, en exhalant un côté pop mélodieux qui magnifie le titre, à l’image des basses et guitares dissonnantes qui en décorent la fin. Les essais courts comme I hate you but I like you, lui aussi doté d’une sensibilité pop assortie de plans noisy, ou les à coups de Disaster agrémentent une rondelle déjà addictive. Et qui, sur les quatre morceaux qu’il reste alors à découvrir, valide de façon définitive et plutôt vivace (That’s you), compacte et malgré tout mélodieuse mais dans l’agitation sonique (I wonder) les promesses nées des premières chansons. Avec, ensuite, le côté quasi-psyché d’Octopus love, insidieux, puis l’asséné Am I vertical?. Pour une durée idéale (à peine plus de 30 mns) et un contenu à placer sans nul doute au rayon des « best albums » de l’année en cours.