Jef Barbara avait déjà surpris son monde avec Contamination (2011), qui faisait la part belle à l’électronique en la mariant adroitement à la pop-rock. Deux ans plus tard, il remet le couvert, prend une tangente un tantinet plus rock et réalise la prouesse de surpasser son premier essai avec Soft to the touch.
Entre pop, rock donc et electro, il part d’un morceau presque trop démonstratif, mais aux envolées superbes (About singers) pour ensuite délivrer une electro-pop de haute volée, vive et mélodieuse (Soft to the touch) qui lorgne légèrement vers les 80’s. Raffinée, « piquante » juste ce qu’il faut, sa pop tutoie l’excellence et fait dans la distinction (Song for the loveshy), dévoile des atours cold modérés (Crédit d’amour) et évoque plusieurs courants différents (les 60’s, la scène française du début des années 80 pour ce titre).
Les motifs synthétiques, les plans rêveurs mais alertes (I don’t know what’s going on but something’s going on) renforcent un album dont on ne se lassera qu’après de nombreuses écoutes, et qui nous fait la surprise d’un rock rude, sur I know I’m late, par ses riffs, mais subtil dans son ornement. Jef manie la pop avec aisance, avec la dextérité des plus doués et signe un opus séduisant jusque dans ses penchants les plus simples (Erection ou la guitare à elle seule ou presque lui permet de rafler la mise). Et si on croirait entendre Air sur l’amorce d‘Amour ardent, on est ici bien loin des plans par trop ennuyeux des versaillais. Le bonhomme instaure des décors somptueux, dotés du mordant nécessaire bien qu’occasionnel (Florida is the future).
Enfin, il conclut dans le dépouillement total avec Amour ardent-reprise, joli à entendre mais dispensable, et laisse derrière lui une oeuvre à l’image de ses débuts, donc forcément digne d’intérêt.