Groupe américain à géométrie variable, mené cependant par Gary Levitt, par ailleurs également producteur, Setting Sun a déjà sorti quatre disques et un EP. Be here when you get there est donc sa cinquième sortie et exhale la pop-folk chatoyante, doucereuse et parfois plus « méchante » (Week long nights, titre rythmé qui fait suite à une superbe amorce) de cette bien nommée formation, au registre plutôt ensoleillé. La sensibilité de la voix, les arrangements sobres et la splendeur poppy qui caractérisent l’album le placent aux côtés, par exemple, d’un REM. Les guitares acoustiques chaleureuses audibles sur la plupart des titres, idéalement lancés par Got it made, alliées à des cordes heureusement assez éparses pour demeurer charmeuses et plaisantes, s’ajoutent aux atouts déjà nombreux de Levitt et consorts, qui se permettent même une incursion en territoire plus rock au mitan de leur disque (Leave a light on), qui va de pair avec des cheminements pop-folk dont la beauté ne se dément à aucun moment.
Emotionnel mais jamais mièvre, Be here when you get there crée la surprise jusque dans ses moments d’apaisement total (un magnifique Seasons), et propose une durée réduite (moins de trente minutes) qui nous évite une éventuelle lassitude. L’essai est parfaitement réussi, d’autant que la magnificence est à nouveau de mise sur Dream next door, gentiment ombrageux, et qu’on renoue ensuite avec une embardée folk douce-amère intitulée Idiot, nouvelle réussite d’un bien bon opus. Le chemin prenant fin sur le retenu Singularity, pour consacrer une fleuron pop-folk qui vient de réussir là un joli coup.