Duo de Bologne, en Italie, Alice Tambourine Lover inclut Alice Albertazzi (chant, guitare) et Gianfranco Romanelli (dobro, « resonator guitar » et basse). Star rovers est son second album, après le Naked songs de 2012, et perpétue le procédé singulier du groupe, auteur d’un blues presque « du désert » de par l’ambiance qu’il renvoie, dénudé et superbement interprêté, avec une âme énorme.
Pur ou plus sinueux (Gipsy mind), aride et près de l’os, voilà un univers accrocheur, âpre mais dont on s’imprègne vite, qui transporte dès le début de l’inaugural Digging this song. L’instrumentation, sans fard aucun, fait le charme du disque et constitue l’un des atouts de la paire, en plus de ses voix habitées. Aussi rude que finaud, à mi-chemin des deux en certains endroits (Temptation), le répertoire du groupe le distingue et le met à l’honneur en le démarquant de tout esprit formaté. Un blues rocailleux, ensablé, orne Star rovers, qui se fait douloureux (Venus) puis plus « serein » (The sweet smelling road) pour prendre fin sur un canevas similaire aux autres à l’occasion de Rainy rainy, quoique plus insidieux, plus lancinant dans son déploiement.
Immuable ou presque, donc, mais changeant dans la continuité de ce que Alice Tambourine Lover fait le mieux, Star rovers dépayse et impose deux acolytes au talent déjà porteur, adeptes qui plus est d’un minimalisme ici décisif.