Duo français masculin/féminin, déjà auteur d’un remarqué The correct use of pets en 2007, Hypo & EDH unit deux artistes à la fois pop et expérimentaux, qui s’essayent également de leur côtés respectifs à une carrière solo.
Ensemble, ils ouvrent dans une electro-pop sombre, qui trouve un bel aboutissement sur ce second album intitulé Xin. A la fois rêveuse et rythmée, la musique d’Hypo & EDH envoûte dès les volutes de synthés d’Oshiri 24, mené par une cadence marquée et une basse ronde. Un côté brumeux et nuptial se dégage des douze compositions, les bifurcations du duo n’égarent jamais l’auditeur et même lorsque le tempo baisse (Hoax), le climat créé retient l’attention. Il en va de même sur le haut perché Verynice, dont les sons accrocheurs et le chant céleste font la différence, et on renoue l’instant d’après sans déplaisir aucun avec un rythme affirmé (Deprox 70). La recette est somme toute simple, dénudée, et déploie différentes facettes qui, en se succédant, trouvent de la cohérence et s’avèrent complémentaires dans le cadre de cet excellent Xin. On décèle ici une aptitude naturelle à bâtir des climats décalés, ombragés (Party). La basse d’EDH obscurcit le tout en le rend dans le même temps dansant (Mahi boy), le travail sur sa ou plutôt ses voix est judicieux, les sons utilisés captivants, et une sensibilité pop de bon aloi étoffe le rendu (Zarabia).
On ne s’en lasse pas, d’autant que l’oeuvre est assez singulière pour se démarquer, la fin d’album se montrant elle aussi convaincante (Pensum bis et ses percus alliés à des synthés simples et une voix encore une fois plaisante, puis Chuo line, lancinant puis plus vif, aux effets mentaux certains et profitables).
Très bon rendu, donc, que ce Xin qui, outre la bonne surprise liée à ses écoutes initiales, révèle au fil du temps de nombreux détails décisifs.