Soucieuse de prendre des initiatives louables, la « Lune » conviait à la fois, ce jeudi, les possesseurs de la carte Lune et ceux de la carte d’étudiant pour une affiche mettant à l’honneur Sarah W_Papsun, passé de premières parties notables (Pony Pony Run Run au 106 de Rouen, par exemple) à de légitimes têtes d’affiche.
C’était donc le cas ce soir et avant l’ouragan parisien, le groupe « du coin » Sweet Haze s’est appuyé sur une collection de morceaux de qualité, bien que trop peu surprenants, et un certain charisme, pour assurer une première partie honnête, émaillée entre autres de sa reprise du Lazy de Noir Désir. Ledit titre situe bien les amienois, qui étayent leurs titres d’éléments funky bien sentis et avancent doucement.
Sweet Haze
Sweet Haze
Cependant, on reste sur sa faim et quand bien même l’énergie du groupe et son jeu ajusté plaident en sa faveur, on aimerait l’entendre, plus souvent à et à l’image de sa fin de concert, lâcher les chevaux et s’extirper d’une patine pop trop récurrente. Doté de capacités qu’on entrevoit déjà, il est capable de se réaliser et d’oeuvrer avec succès à l’aboutissement d’un carnet de route déjà plaisant et personnel, peu entendu dans les contrées avoisinantes en dépit d’un certain « classicisme ». Un Ep étant prévu en novembre prochain, suivons donc avec intérêt le parcours de ces musiciens estimables.
Sarah W_Papsun
Suite à cette entrée en matière largement approuvée par l’assistance, massive, la tension est montée d’un cran supplémentaire, voire plusieurs, avec les Sarah W_Papsun et leur rock electro aux touches math occasionnelles, auteurs, disons-le sans détours, d’un set gigantesque. Très groovy, porté par deux claviers bavards mais jamais « gavants » et une synergie tout aussi visible, la formation parisienne fait aussi valoir des guitares aux sons addictifs, à l’instar des synthés, et une rythmique n’hésitant pas à changer de « chemin », pour au final et sous l’impulsion de chants « superposés » d’un effet énorme, emmener dans un mouvement inarrêtable une foule conquise. Qu’il s’agisse des titres de Péplum, album fraîchement sorti (At the disco, Fascination et bien d’autres), ou de l’EP Drugstore Montmartre (Hey hey, Kids of guerilla ou l’éponyme Drugstore Montmartre), rien chez eux ne vaut d’être écarté et comme souvent dans les lieux, on vit un moment intense, de ceux qui vous emmènent ailleurs.
En outre, les Franciliens communiquent, vivent leur gig avec fougue et passion et, peu de temps après leur avènement, s’imposent comme une pointure en devenir, capable de concerts choc. A l’image de celui du jour, qui outre sa qualité de tous les instants aura permis à la Lune des Pirates de gagner de nouveaux fans.
Photos William Dumont.