Après un premier concert/festival concluant avec entre autres Naïve New Beaters, la Lune des Pirates revenait sur ses terres et, sans crier gare, nous refilait d’emblée un étalon electro-pop, Is Tropical, précédé par les Isariens de Room on Fire et leur alliage entre pop anglaise et rock d’obédience américaine.
Is Tropical
D’abord bien remplie puis pleine pour le trio anglais, la salle obscure a vu dans un premier temps un espoir régional, fort de l’arrivée d’un bassiste, se distinguer sans surprendre outre-mesure, certes, mais en jouant une bonne série de morceaux pop-rock tantôt énergiques, tantôt nuancés ou mélancoliques. Room on fire, puisqu’il s’agit de lui, signant pour le coup une prestation respectable, même si on se dit qu’en se faisant plus « particulier », plus décalé de ses influences, le groupe beauvaisien se montrerait plus probant encore.
A revoir donc, mais l’univers de ladite formation se développe et trois albums sont déjà dans les rayons; à lui donc de creuser plus en avant encore, plus audacieusement, le sillon de son rock aux promesses évidentes.
Room on Fire
Le temps d’une pause et de changer de plateau, voilà que débarquent les Is Tropical, qui démarrent sur les chapeaux de roue avec une basse charnue, qui mène la danse, et un rythme implacable souligné par des guitares rock. Le ton est donné et si le groupe s’égarera à l’occasion dans des chemins détournés plus modérés et un tantinet ennuyeux, il soulèvera vite l’enthousiasme de l’assistance, dansante et emballée. Et dont plusieurs membres finiront avec le groupe sur scène, à chanter l’un de ses hymnes. Qu’ils se fassent poppy, electro mâtiné à la sauce rock ou pop, ou délibérément rock, les londoniens du label Kitsuné cartonnent, mettent dans leur set autant d’énergie que de ressenti et de sensibilité et décrochent aisément la palme.
Pour en fin de parcours souligner au rouge le départ d’une saison lunaire qui s’annonce d’ores et déjà captivante et accomplie; les Feeling of Love venant dès ce jeudi mettre leur grain de sable shoegaze/psyché sur le sol déjà éprouvé de la « Lune ».
Photos William Dumont.