Le groupe rock bordelais Guaka fête ses 10 ans cette année et organise pour l’occasion deux grandes soirées concerts avec tout un tas d’amis à Bordeaux
aux Vivres de l’art les 27 et 28 septembre 2013, interview:Muzzart: Pourquoi avoir choisi les Vivres de l’Art pour ces 2 soirées?
Mauro (percussions) : On voulait faire ça dans un lieu ni trop petit ni trop grand et cet espace est parfait pour ces soirées anniversaires. Les concerts auront lieu à l’intérieur mais le côté ouvert du lieu permettra aussi les discussions avec tous nos amis présents pour l’occasion.
Igor (chant/guitare): Cela a aussi été une rencontre avec ce lieu-là. La première fois que nous y avons joué, Jean-François nous avait dit « J’espère que vous reviendrez jouer pour nous » et là, c’est l’occasion. Cet endroit est très cohérent avec notre façon de faire les choses. Nous recherchons toujours les rencontres et essayons d’éviter les choses aux côtés trop industriels. Ce lieu a une personnalité qui nous correspond.
Muzzart : Comment vont se dérouler ces 2 soirées ?
Mauro : Chaque soirée a une ligne conductrice. Trois groupes jouent par soirée et il y aura plusieurs DJs. Il y aura un groupe suédois, Charkikan, et un groupe parisien, Inti, mais aussi des groupes de Bordeaux, des amis avec lesquels nous avions envie de partager ces soirées comme Narvalo ou Datcha Mandala. Ils ont gentiment accepté et nous en sommes très contents.
Igor : Les bénéfices des soirées iront à une cause qui nous tient à coeur au Chili. Nos amis ont accepté de jouer bénévolement mais cela ne va pas nous empêcher de faire la fête !
Mauro : Nous avions déjà fait ce genre de chose lors d’une soirée au Krakatoa (soirée SOS Chili). A l’époque, les bénéfices nous avaient permis de participer à la reconstruction d’une école au Chili.
Muzzart : Et les tous débuts de Guaka il y a 10 ans, ça s’est passé comment ?
Igor : Moi, je suis arrivé un peu plus tard mais ça a commencé comme l’histoire de jeunes étudiants étrangers qui se sont rencontrés et se sont mis à jouer pour arrondir les fins de mois. On a commencé par jouer dans la rue et dans des restos. Notre premier concert a eu lieu dans une galerie d’art qui s’appelait Arte. Nous avons joué là parce que nous avons fait des études d’art. Nous sommes plasticiens à la base mais Mauro joue de la batterie depuis tout petit et moi je jouais déjà de la guitare parce que ma mère est musicienne aussi. Ce n’était pas très facile pour nous à l’époque mais la musique nous a permis de rencontrer du monde.
Mauro : Et puis, après nos études, nous avons décidé de rester à Bordeaux. Le sud nous plaît beaucoup et c’est la capitale du vin aussi ! (rires) ; Quand je suis arrivé en Erasmus, j’ai vu la ville, les vignes et je me suis dit « c »est bon, je m »installe ici ! « .
Igor : Oui, pour nous, cela ressemble à Santiago. On se sent à la maison ici. Il y a une communauté chilienne assez importante et cela nous donne des repères aussi.
Muzzart : Votre discographie est actuellement disponible en téléchargement gratuit sur votre site, c’est bien ça ?
Igor : Oui, nous avons décidé ça en 2012 quand nous avons sorti notre nouvel album Le jardin des malices. Nous avons fait ça pour des questions de visibilité tout simplement. Pour un groupe qui n’est pas connu, ce n’est pas facile de vendre des disques. Voir le nombre de téléchargement augmenter est plus gratifiant en fait que de vendre 500 cds. . C’est aussi un bon moyen d’intéresser les organisateurs de festivals pour qui les chiffres sont très importants et qui préfèrent programmer des groupes que les gens connaissent.
Mauro : Nous avons eu 12 000 téléchargements en 2 ans. Si on compte les 5000 que nous avons sortis en physique, cela fait 17 000 albums dans la rue. Cela permet aux gens de découvrir notre travail et c’est important.
Muzzart : Vous aimez beaucoup partir en tournée pour partager votre musique d’ailleurs.
Mauro : Oui, cette année, on a fait l’Europe centrale, la Scandinavie, le Mexique et des dates en France aussi. Nous avons joué aussi bien dans des gros festivals que des tous petits bars ce qui est sympa aussi car cela permet de vraiment rencontrer les gens. Toutes ces expériences et rencontres nous permettent d’enrichir notre musique et nos prestations. Nos deux soirées anniversaires seront nos dernières dates de 2013 en France. Pour tout ça, les tournées comme les disques, nous nous débrouillons tous seuls car nous n’avons pas de label. Nous avons en fait créé notre propre label, Guakismo Prod.
Igor : Il faut dire que c’est beaucoup plus facile, au niveau technique par exemple, aujourd’hui de travailler sans label que ça l’était autrefois. Pour Le jardin des malices, nous avons travaillé dans de supers studios, ce qui n’aurait pas été possible sans label il y a 20 ans. Nous l’avons enregistré au studio Berduquet à Bordeaux et il a été mixé à Rock & Chanson pour la majeure partie. Nous avons enregistré un morceau au Japon et travaillé à Paris avec les Shaka POnk et puis Romain Humeau nous a beaucoup aidés aussi.
Muzzart : Quels sont vos projets pour la suite ?
Igor : Tout d’abord : l’anniversaire ! Ensuite, nous allons faire une petite pause parce que nous avons eu une année très chargée. Nous avons beaucoup tourné et nous faisons tout nous-mêmes alors cela nous a demandé beaucoup d’énergie. Nous avons des projets en parallèle en plus. Je travaille aussi dans une compagnie de théâtre et je dois bientôt travailler sur une pièce.
Mauro : Oui, nous avons mérité quelques vacances après nos 80 dates de cette année mais on se concentre d’abord sur cet anniversaire qui est vraiment très important pour nous. Nous pouvons dire aujourd’hui qu’après 10 ans, nous sommes un vrai groupe avec une vraie identité et une vraie expérience et si nous devions signer un jour avec un label, nous sommes prêts maintenant.
Igor : Oui, nous nous connaissons assez aujourd’hui pour savoir ce que nous voulons ou pas. Des groupes comme nos voisins de Noir Désir avaient réussi ce truc assez unique de faire exactement ce qu’ils voulaient mais ils avaient monté leurs propres associations, créé le studio Carat etc. Nous avons le même genre de démarche avec Guakismo Prod.
Muzzart quizz :
Muzzart : Quel est pour vous le meilleur endroit pour écouter de la musique ?
Igor : Dans la voiture quand je suis tout seul.
Mauro : En concert.
Miguel : A la maison.
Muzzart : Quel est le dernier album que vous avez écouté et beaucoup aimé ?
Mauro : Turtle Island. C’est un groupe japonais qui mélange folk, rock et punk, c’est impressionnant.
Igor : Aujourd’hui, j’ai découvert un groupe rock américain qui s’appelle Haken que j’ai beaucoup aimé.
Miguel : Amos Deus, un groupe de psychobilly.
Muzzart : Vous collaborez souvent avec d’autres artistes, avec qui aimeriez-vous travailler ?
Mauro : Moi avec 2 artistes: Ruben Blades et Juan Luis Guerra.
Igor : Et moi, ce serait avec quelqu’un que j’admire beaucoup qui est Mike Patton.
Miguel : Avec un groupe vénézuélien : Ensamble Gurrufio.