Depuis vingt ans ou presque, les bigarrés toulousains de Punish Yourself jouent un electro-indus puissant, massif mais qui comporte sa dose de groove, se posant ainsi logiquement en chef de file du mouvement.
Holidays in Guadalajara ne déroge pas à la règle et si l’effet de surprise est maintenant moindre, All you zombies, dévastateur, nous bouscule d’entrée les écoutilles et place les théâtraux sudistes dans les bons rails, ceux d’un propos puissant et sans concessions. En attestent Nation to nation et ses guitares burnées, vocaux retentissants et mélodies brèves mais d’un bon apport, puis Spiders 375 necromancers, plus retenu mais à l’impact similaire. Qu’on se le dise, la recette fonctionne et scéniquement, on aura de toute évidence à faire à forte partie. De bons breaks « machinisés » pointent ça et là et rarement le niveau baisse, de même que le tempo qui sur le très Ministry Companeros de lasanta muerte s’emballe et booste ledit titre.
She buys me drugs ne relâche pas la pression, casse soudainement son élan pour ensuite mieux repartir et seuls des interludes dispensables amènent l’auditeur à passer outre, sans, bien sur, porter atteinte à la valeur de l’album. Abajo/bajada impose ensuite un tempo leste, qui, belle surprise, instaure des instruments nouveaux comme l’harmonica ou la trompette, ou encore le dobro. L’expérience est plutôt réussie et Gunslinger, avec ses motifs de synthé inauguraux efficients, confirme le statut de groupe-phare d’une mouvance, depuis longtemps affirmé, de Punish Yourself. Les deux titres restants, un Behold the jaguar christ aux riffs costauds sur claviers guillerets, puis Nabual blues et son climat compact, lourd, ne faiblissant pas, on conclura en qualifiant Holidays in Guadalajara de réussite, sans nouveauté ébouriffante, certes, mais avec assez de maîtrise et de morceaux forts pour le faire durer et lui donner, sur les planches, une intense traduction.