Quatuor suédois, entièrement féminin, Tiger Bell joue un rock’n’roll direct mais mélodieux, qui ne surprend guère mais dont la traduction sonore se hisse souvent à un niveau très respectable.
Don’t wanna hear abour your band, premier album de la clique, illustre bien cela en livrant douze chansons sans fioritures, bien jouées, rageuses mais allégées par de beaux choeurs. Le tempo élevé est de rigueur, la basse marque son territoire (Don’t wanna be 3), les guitares riffent dur et se montrent bavardes, un fond poppy se greffe à l’énergie punky des demoiselles et le format court -souvent moins de 3 minutes- des morceaux fait qu’on décroche peu.
Néanmoins, se pose la question de la « durée de vie » d’un tel album, trop conventionnel, trop peu inédit pour s’inscrire dans le temps. On risque donc, en dépit de ses titres solides, de passer à autre chose après l’avoir éprouvé. Il fera donc, temporairement au moins, son effet; on se l’enverra d’une traite, on s’attardera sur ses « tubes » (un If you want something, go and get it qui teste en tête), on profitera à fond de sa série de mélodies passées au filtre d’un rock tendu et au delà de ça, on relèvera le fait qu’à aucun moment, il ne flanche.
Bon essai donc, la rondelle de Tiger Bell, pour un premier long jet, s’avère concluante mais devra à l’avenir se draper d’atours plus inédits pour convaincre complètement et de façon prolongée.