Originaire de Fontenay le Comte, à l’exception de son chanteur qui vient lui de Jersey, Von Pariahs inclut six « mecs » jeunes, étonnamment performants sur ce premier long cours aux douze titres cold « mais pas que », entre Joy Division, Interpol (dans les vocaux, en certains endroits) et Bauhaus, avec des pointes new-wave et des synthés remarquables (Still human, après le formidable et assez post-punk Skywalking). On se délecte de ce Hidden tensions qui, bien nommé, bride ses tensions (Carolina) ou les libère (Gruesome, superbe ouverture, intense et mélodieuse, enflammée) de façon ouverte et classieuse. Il n’y a ici aucun défaut, l’exécution est parfaite, rageuse (Trippin), le rythme souvent appuyé et les basses en chair, les guitares variables dans leurs humeurs, souvent acérées. Des mélopées soignées et exaltées se font entendre (At the fairground, orné lui aussi de claviers géniaux) et arrivé à la moitié de l’album, on comprend que dans le cas des Von Pariahs, on a tout simplement à faire à des gens doués, entiers et sans fard.
Under the guns, détendu, étire la palette du groupe, assied la pertinence de son propos, qui court sur plusieurs décennies de rock froid et fiévreux, puis les basses obsédantes d’Uptight enfoncent le clou, greffées à une cadence matraquée. Chaque titre vaut son pesant d’écoutes, le…nerveux Nerves, bourré de gimmicks imparables, puis ce Someone new non moins vif, compact et groovy, brodent les contours d’un univers déjà précis, bien façonné, aux compositions étincelantes. Et quand vient l’heure de prendre congé, l’énergie punky de Debauchery, aux « accalmies » synthétiques bienvenues, en remet une large louche. Ceci avant un 19.09 plus « poppy », si on peut dire, mélodique mais sous tendu, qui met fin à un opus en tous points réussi, plein jusqu’à ras-bord de titres parfaits, actuels tout en trouvant leur source première dans un passé ici habilement revisité et relifté.