Yokiko Kamurasa, c’est en fait Christophe Devaux, artiste français s’adonnant à la musique expérimentale et qui en donne, sur cet album…de deux titres qui enchaînés dépassent les trente minutes, un superbe et exigeant aperçu.
Come with me, l’album en question, débute par ce Come with me plus de vingt minutes entre sons dépaysants, quiétude enchanteresse, cris soudains et chants mêlés dans une excentricité façon Liars. Un spoken word intervient au bout de près d’un quart d’heure, on navigue entre tribalisme et chants du monde et la fin du morceau offre une sérénité troublée de la plus grande beauté. Auparavant, des éclats free jazz auront éclaboussé l’édifice, imposant, fragile et pourtant cohérent, qui nous laissera, à son terme, largement désireux d’en entendre plus.
Viendra alors Emilie, essai plus mélodieux mais non moins troublé, entre beauté folk, effet psyché dans les voix, brumeuses, susurrées, et chant répété à l’obsession. Le tout sur douze minutes exigeantes, qui peuvent autant inciter à décrocher qu’à poursuivre l’aventure, qui, faut-il le souligner, s’avère cohérente et mérite l’effort d’assimilation.
Intrigant donc, mais fort de mille et une richesses dès lors qu’on est parvenu à en prendre la mesure, Come with me captive et fait de Yokiko Kamurasa un nouveau fleuron de ce mal nommé et pourtant indispensable label ayant pour nom Les Disques Normal, dont l’une des qualités est justement de faire dans l’a-normal.