On sait Memphis Industries riche en surprises de choix et le duo Pure Bathing Culture, basé à Portland, ne démentira pas le constat avec son premier album, ce Moon Tides à la pop rêveuse un peu plus « alerte » (Only lobely lovers) en certains endroits. Des arrières-plan faits d’une lo-fi douce (Seven 2 one) décorent ce bel opus qui, bien que joliment pensé, pêche par excès de délicatesse.
En effet, on attend vainement la véritable envolée et si les percussions de Temple of the moon, ultime morceau, l’agitent quelque peu, on demeure ici dans une veine sage. L’album reste en dépit de cela bon, renvoie une ambiance nuageuse gentiment souillée qui accroche l’oreille et la voix de Sarah Vesprille (venue d’Everything but the Girl) l’orne efficacement. Il y a même des relents de Cocteau Twins, dans son côté éthéré, sur Pendulum, que suit Dream the dare, assez soutenu, et on se prend finalement au jeu au fil des écoutes, qui révèle quelques détails sobres mais déterminants. De belles guitares, inoffensives mais avenantes (Only lonely lovers, encore, Scotty), décorent l’ouvrage de Daniel Hindman et sa comparse, de même que des penchants folk spatiaux (Twins). Tout cela s’avère donc plaisant, mais pourrait vite lasser au profit de sorties plus audacieuses.
Mention bien, donc, à Pure Bathing Culture pour ses débuts légers, aux compos bien ficelées mais manquant d’aspérités.