Trio italien, de Bologne exactement, Three Second Kiss fait dans le rock mélodieux et impétueux, depuis largement plus de dix ans, et a par ce biais acquis une certaine légitimité et un savoir-faire qui lui autorise l’audace et d’impeccables résultats.
Sur ce Tastyville produit par Bob Weston, atout non négligeable, c’est le cas et un effet psyché s’invite aux réjouissances, insinué par l’orgue audible sur l’introduction de Caterpillar tracks haircut. Fin dans l’agitation, ce morceau donne d’entrée une idée du contenu, aux humeurs variables et savamment construit. The sky is mine confirme les penchants du groupe à mêler mélodies tirées à quatre épingles et instrumentation aussi subtile que caractérielle, et des breaks eux aussi bien conçus font respirer l’ensemble. On se retrouve pris dans une trame, une ambiance et un genre qu’on pourrait qualifier de noise modérée, parfois plus bourrue, dotée d’un chant caractéristique (Maya). Appuyés par une batterie assénée ou louvoyante et une basse reptilienne, des guitares mesurées ou nettement plus offensives, les titres de Tastyville attirent l’attention et forment un opus de choix. Les longs formats comme Don’t dirty my heart, à la retenue menaçante, étayent l’album sans dénoter le moins du monde et le chemin prend fin sur Mood red, leste et bourru mais sans se départir de la subtilité qui orne les différentes compositions.
Bel ouvrage, en conclusion, que ce nouvel effort -déjà daté, certes, mais sur lequel j »ai décidé de revenir suite à une « réaudition »-, de Three Second Kiss.