Après une quatrième édition qui le vit grandir de façon pensée et notable, le Celebration Days organisé par l’asso du même nom, à Cernoy dans l’Oise et dans le cadre enchanteur d’un bois local, débutait cette année le 15 août et, pour la première de ses trois journées, accueillait six groupes.
Plus complet encore, le désormais sinon « célèbre », tout au moins immanquable évènement estival instaurait pour lancer les hostilités un numéro « circo-clownesque » attractif, qui mit en évidence les talents d’acrobate de son géniteur et fédéra la foule, ensuite charmée par la splendeur du répertoire d’Old Moonshine Band, collectif de musiciens reprenant des standards bluegrass, folk irlandais et old time. Superbe entrée en matière, délicate et malgré cela alerte, d’une première surprise de taille, au registre chatoyant et pétri de style. Lequel allait ensuite trouver son prolongement explosif dans le set hard-blues à l’ancienne, détonnant, des cinq Suédoises de Mud Walk.
Dignes des combos 70’s les plus fougueux, les demoiselles, emmenées par une chanteuse charismatique, toute de noir vêtue et fort attrayante, et une batteuse fine mais au jeu puissant, allaient jouer un gig bluffant, non seulement de qualité mais qui plus est bien exécuté, déclenchant dans le même temps l’enthousiasme d’une foule attirée par ses premières notes et les premiers headbangings. Grosse trouvaille que ces nordiques aguerries qui malgré leur jeune âge, allient énergie de leur jeunesse et feeling des plus « anciens », le tout avec une belle maitrise.
Passé cet ouragan sonore, les régionaux de Buddy Hemlock firent valoir, en toute logique, une prestation elle aussi relevée, dans la puissance, également de toute première qualité. Registre 70’s de valeur aidant, surplus de rage également, les Isariens ont passé l’ « épreuve » et apporté une fois de plus la preuve de leur fiabilité. Le festival était donc lancé, et bien, à l’issue ces deux concerts, et n’allait bien sur aucunement baisser ensuite en qualité. Syd Arthur, quatuor anglais entrevu l’an passé et déjà méritoire, insufflant son savant dosage entre sensibilité, mélodies soignées et envolées plus soniques. Le groupe a pris de l’ampleur depuis l’édition précédente et a régalé, de façon visible, l’assistance de ce premier soir par le biais de son psychédélisme raffiné.
Ne restait alors plus à Dean Allen Foyd, suédois « acid-rock » aux effets mentaux certains, délicieusement rétro et fabricants d’effluves psyché hallucinatoires, intenses aussi, puis aux Yossarians, talents anglais s’inscrivant dans un créneau rock bouillonnant et multiformes (on touche ici aussi bien au rock psyché qu’à la folk ou au rock’n’roll dur, le tout saupoudré d’intonations « gospelisantes ») qu’à conclure avec brio. Ce que tous deux firent bien entendu, consacrant les choix, sans écart aucun, du Celebration Days dans sa programmation, et la grande valeur de ce premier jour de festivités. Le tout dans l’attente, de surcroît, de deux autres journées au moins aussi accomplies.
Photos William Dumont.