Mell….rien qu’à l’énoncé du nom, on craint la chanson chiante à mourir et irritante, sans relief quand, comme moi, on a eu le tort de ne pas se pencher sur l’oeuvre de l’artiste concernée.
Eh bien non, on est ici dans le rock aussi punky (les guitares et occasionnellement les textes) que d’obédience eighties (les synthés et boites à rythmes), qui malgré quelques écarts convenus et moins insoumis s’avère être une belle cuvée, large d’esprit. Expérimentée, la Dame a malgré ses collaborations diverses (Mano Solo, les Wampas, Calexico, Kid Congo ou Thiéfaine, pour faire court, l’album Western spaghetti ayant été produit par Toby Damnit, batteur d’Iggy Pop) acquis une indépendance qui lui permet aujourd’hui d’affirmer sa personnalité et son style, mâtiné, aussi, d’encarts 60’s, notamment vocaux, parfois dispensables (Mini miss, Succès fou).
Sa thématique, les relations « cheap », l’amènent à des textes habiles et acides, et la vigueur rock qui anime l’album le rend plutôt intéressant, avec ce What’s your name again qui griffe et twiste puis Un pied dans le vide, vivace et orné de volutes de claviers intéressantes. L’amorce est d’ailleurs très bonne, avec Keskimapri et son rock bluesy stylé puis Oh mon amour, galopant et lui aussi bien orné, doté d’une certaine rudesse rock. Il en va ainsi, la plupart du temps, et on ne s’ennuie que très peu, d’autant que se profilent des morceaux agités tel Cheap cheap. La dérision, l’ironie des paroles amène un plus et des riffs secs (Quelque chose se meurt) donnent du nerf à Relation cheap. On touche au rockabilly (Elle rêve) avec succès, puis un format plus long, Sur le départ, met fin avec classe, dans la déviance sonore, à un disque estimable, concentré adroit de rock, chanson française et vagues punk/80’s.