Sorte de collectif de musiciens et…non-musiciens, Junesex défriche la pop depuis maintenant dix années ou presque, ce qui lui confère un savoir-faire certain et un côté « perso » lui aussi affirmé.
Si sa base est pop, Junesex peut la conjuguer en mode cool (Cute kid, climatique), démarrer par un tube electro-pop chanté à deux voix, doucereux mais entraînant (Crazy again), et se base sur des sons minimaux mais décisifs, comme les gimmicks de basse de Life be so cool, pour bâtir des petits hymnes, acidulés dans le cas de ce dernier ou délicats pour bon nombre d’autres.
Sans en rajouter, le groupe réussit sans son entreprise et fait dans une légèreté captivante, use de synthés qui restent en tête (I’m in Japan), et intensifie le propos avec…à-propos (l’excellent Sight of blood). De plus en plus attachant au fil des auditions, Cute kid livre son lot de trésors pop, continuant en ce sens avec le cotonneux Love runnaways, avant un Well can I un peu trop…doux, justement, sans relief significatif.
Qu’importe, For you redresse la barre et situe ses géniteurs entre The XX et We Have Band, You owe me (boucle verte) surnageant ensuite grâce à des sons malins, déviants. Tandis qu’en fin de parcours, In the bedroom en remet une couche dans le rayon « tranquille », ce qui a pour conséquence d’engendrer un trop-plein de délicatesse aux détriments des morceaux plus exaltés. Loin d’être mauvais mais trop dominants, peut-être auraient-ils gagné à être plus épars au profit des autres, plus remuants.
Ce qui n’empêche que très peu, au final, la qualité d’un disque capable, avec sa belle série de chansons sobres et alertes, de nous ramener à lui de façon régulière.